mardi 8 novembre 2011

Du « non » de Jonas, un « oui » est-il possible ?




Le livre de Jonas est proposé à nos méditations de ce mois de novembre. Jonas ressemble au premier fils de la parabole des deux fils (Matt 21:28-32). Comme lui, il dit « non », puis, non sans traîner les pieds, finit par obéir…

Ce « non » qui précède l’acceptation quand même et malgré tout, fait écho au livre de l’Ecclésiaste : « Moi, je déclare les morts plus heureux d’être déjà morts que les vivants d’être encore vivants, mais mieux encore que les uns et les autres celui qui n’a pas encore existé et qui n’a pas vu l’œuvre mauvaise qui se fait sous le soleil. » (Ecc 4, 2-3)

Selon une tradition juive, lorsque, avant sa venue à l’être, Dieu envoie une âme dans le monde, celle-ci trépigne, résiste, supplie, bref, fait tout pour éviter de s’incarner. Un non semblable à celui de Jonas ou du fils aîné.

En regard de la sagesse de l’Ecclésiaste, donc, le second fils de la parabole, celui qui dit « oui » d’emblée, serait ou un naïf, ou un inconscient, ou un distrait – quelqu’un qui n’a pas pris la mesure des choses. Pardonnons-lui, car il ne sait pas ce qu’il dit ! – et du coup, son « oui » apparemment enthousiaste, est d’emblée voué à tourner court.

Jonas, au fond plus… sérieux, y est allé finalement, et, fût-ce à son désarroi !, Ninive a été sauvée...

Si l’on en croit la tradition nous enseignant la réticence de l’âme à venir en ce monde, nous avons tous dit « non » : Jonas est au fond notre représentant. Tous avons dit « non » ? Il y en a toutefois bien un qui a dit « oui » en connaissance de cause : celui qui nous a rejoints dans notre humanité. C’est ici que tout est renversé, ici que tout devient possible.

Nous voici donc tous avec notre « non » appelés à un acte de confiance à la suite de celui-là seul qui a dit « oui » en connaissance de cause.

Pour nous aussi, quoiqu’il en ressorte, il est alors temps, au-delà de nos refus, d’accepter de répondre à l’appel qui nous est confié.

RP



Jonas 2
1Alors le SEIGNEUR dépêcha un grand poisson pour engloutir Jonas. Et Jonas demeura dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits.2Des entrailles du poisson, il pria le SEIGNEUR, son Dieu.
3Il dit :
Dans l'angoisse qui m'étreint, j'implore le SEIGNEUR :
il me répond ;
du ventre de la Mort, j'appelle au secours :
tu entends ma voix.
4Tu m'as jeté dans le gouffre au cœur des mers
où le courant m'encercle ;
toutes tes vagues et tes lames
déferlent sur moi.
5Si bien que je me dis : Je suis chassé de devant tes yeux.
Mais pourtant je continue à regarder vers ton temple saint.
6Les eaux m'arrivent à la gorge
tandis que les flots de l'abîme m'encerclent ;
les algues sont entrelacées autour de ma tête.
7Je suis descendu jusqu'à la matrice des montagnes ;
à jamais les verrous du pays — de la Mort — sont tirés sur moi.
Mais de la Fosse tu m'as fait remonter vivant,
ô SEIGNEUR, mon Dieu !
8Alors que je suis à bout de souffle,
je me souviens et je dis : « SEIGNEUR ».
Et ma prière parvient jusqu'à toi,
jusqu'à ton temple saint.
9Les fanatiques des vaines idoles,
qu'ils renoncent à leur dévotion !
10Pour moi, au chant d'actions de grâce,
je veux t'offrir des sacrifices,
et accomplir les vœux que je fais.
Au SEIGNEUR appartient le salut !
11Alors le SEIGNEUR commanda au poisson, et aussitôt le poisson vomit Jonas sur la terre ferme. 




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