jeudi 22 mars 2012

Psaumes. "L’aujourd’hui" de Dieu




Psaume 2:7 : « Je publierai le décret ; L’Eternel m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. »
Psaume 95:7 : « Car il est notre Dieu, Et nous sommes le peuple de son pâturage, Le troupeau que sa main conduit… Oh ! si vous pouviez écouter aujourd’hui sa voix ! »


Deux Psaumes, le Ps 2 et le Ps 95, soulignant une constante de la Parole de la foi : « aujourd’hui ». Deux Psaumes qui sont repris, bien plus tard, pour un autre « aujourd’hui », dans l’Épître aux Hébreux :

Hébreux 1:5 : « Auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ? »
Hébreux 5:5 : « Et Christ ne s’est pas […] attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ! »

Aujourd’hui éternel !…

Hébreux 3:7-8a : « C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs ».
Hébreux 3:13 : « Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. »
Hébreux 3:15 : « pendant qu’il est dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte. »
Hébreux 4:7 : « Dieu fixe de nouveau un jour — aujourd’hui — en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs. »


Un « aujourd’hui » qui vaut toujours… aujourd’hui.


Cf. Kierkegaard et la contemporanéité avec l’Absolu — manifesté en Christ.

Sur Exercice en christianisme. Citation de Daniel Vidal, « Søren Kierkegaard, Exercice en christianisme », Archives de sciences sociales des religions, 140, 2007 (extraits) :

Le christianisme est « l’Absolu », et c’est à cet Absolu que le croyant est invité à se confronter. Par quelles voies, avec quelles armes ? En se portant contemporain du Christ : « Aucune parole de Christ, pas même une seule, tu n’as le droit de te les approprier, tu n’as pas la moindre part en lui, pas la plus éloignée des communautés avec lui, si tu n’es pas contemporain avec lui dans son abaissement ». Être du même « temps », ce temps de l’irruption du scandale, quand rien encore n’est avéré, ni accompli, mais que tout est déjà joué, que tout apparaît « absurde », et que cet « absurde » est marque d’« extraordinaire » : « Que Dieu ait vécu ici sur terre comme un homme singulier, c’est infiniment extraordinaire. Si cela n’avait eu strictement aucune conséquence, ce serait la même chose, cela resterait parfaitement extraordinaire, infiniment extraordinaire ». Être en exacte contemporanéité avec cet événement au revers de tout ordre, conditionne une nouvelle, et à proprement parler, intransitive, conception du temps. « Par rapport à l’absolu, il n’y a qu’un seul temps, le présent ». Christ ? : « Une personne au plus haut point anhistorique » : si l’histoire dit « ce qui s’est réellement passé », et si l’on applique cette formule au christianisme, on rend impensable du même coup le temps de la pure présence, et donc sans cesse recommencée, de l’« évènement christique ».

Si, comme il en va dans l’Exercice, ne peut véritablement comprendre que celui qui se fait « contemporain » de son « objet » — l’homme-Dieu ici, là cet autrui singulier, là encore tous les autruis —, alors cette exigence de contemporanéité induit un « rapport à la vérité où chacun “recommence à zéro” ».

Sur Miettes philosophiques. Citation de Hélène Politis, Le vocabulaire de Kierkegaard (extrait) :

C'est comme croyant que le disciple se rapporte «à ce maître-ci de telle sorte qu'il s'occupe éternellement de son être-là historique» (Mi, SV3 VI, p. 58-59/0C VII, p. 58). Effectuant cette visée paradoxale, le contemporain et le non-contemporain rencontrent exactement la même difficulté. Nul n'a le moindre privilège comparé à l'autre ni le contemporain parce qu'il aurait vu personnellement l'événement, ni le non-contemporain parce qu'il pourrait être mieux documenté sur les circonstances et les conséquences historiques, ou encore parce qu'il serait meilleur théologien. On ne reçoit pas la foi de seconde main tout croyant est disciple de première main, tout croyant, en tant que tel, est contemporain de l'événement christique.



Lutte avec Dieu et combat contre le mal
« Ce n’est pas contre la chair et le sang
que nous avons à lutter » (Ep 6, 12)

Les Psaumes – Louanges
Livre de prières communes et de lutte avec Dieu
(5) 22 mars - « L’aujourd’hui » de Dieu (version imprimable pdf ICI)

R.P., KT Adultes, Antibes 2011-2012