dimanche 10 février 2019

La liberté de la foi




Galates 3, 1-29
1 Ô Galates stupides, qui vous a envoûtés alors que, sous vos yeux, a été exposé Jésus Christ crucifié ? (1)
2 Éclairez-moi simplement sur ce point : Est-ce en raison de la pratique de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou parce que vous avez écouté le message de la foi ?
3 Êtes-vous stupides à ce point ? Vous qui d’abord avez commencé par l’Esprit, est-ce la chair maintenant qui vous mène à la perfection ? (2)
4 Avoir fait tant d’expériences en vain ! Et encore, si c’était en vain !
5 Celui qui vous dispense l’Esprit et opère parmi vous des miracles, le fait-il donc en raison de la pratique de la loi ou parce que vous avez écouté le message de la foi ?
6 Puisque Abraham eut foi en Dieu et que cela lui fut compté comme justice, (3)
7 comprenez-le donc : ce sont les croyants qui sont fils d’Abraham.
8 D’ailleurs l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a annoncé d’avance à Abraham cette bonne nouvelle : Toutes les nations seront bénies en toi.
9 Ainsi donc, ceux qui sont croyants sont bénis avec Abraham, le croyant. (4)
10 Car les pratiquants de la loi sont tous sous le coup de la malédiction, puisqu’il est écrit : Maudit soit quiconque ne persévère pas dans l’accomplissement de tout ce qui est écrit dans le livre de la loi.
11 Il est d’ailleurs évident que, par la loi, nul n’est justifié devant Dieu, puisque celui qui est juste par la foi vivra. (5)
12 Or le régime de la loi ne procède pas de la foi ; pour elle, celui qui accomplira les prescriptions de cette loi en vivra.
13 Christ a payé pour nous libérer de la malédiction de la loi, en devenant lui-même malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois. (6)
14 Cela pour que la bénédiction d’Abraham parvienne aux païens en Jésus Christ, et qu’ainsi nous recevions, par la foi, l’Esprit, objet de la promesse.
15 Frères, partons des usages humains : un simple testament humain, s’il est en règle, personne ne l’annule ni ne le complète.
16 Eh bien, c’est à Abraham que les promesses ont été faites, et à sa descendance. Il n’est pas dit : « et aux descendances », comme s’il s’agissait de plusieurs, mais c’est d’une seule qu’il s’agit : et à ta descendance, c’est-à-dire Christ. (7)
17 Voici donc ma pensée : un testament en règle a d’abord été établi par Dieu. La loi, venue quatre cent trente ans plus tard, ne l’abroge pas, ce qui rendrait vaine la promesse.
18 Car, si c’est par la loi que s’obtient l’héritage, ce n’est plus par la promesse. Or, c’est au moyen d’une promesse que Dieu a accordé sa grâce à Abraham.
19 Dès lors, que vient faire la loi ? Elle vient s’ajouter pour que se manifestent les transgressions, en attendant la venue de la descendance à laquelle était destinée la promesse : elle a été promulguée par les anges par la main d’un médiateur.
20 Or, ce médiateur n’est pas médiateur d’un seul. Et Dieu est unique.
21 La loi va-t-elle donc à l’encontre des promesses de Dieu ? Certes non. Si en effet une loi avait été donnée, qui ait le pouvoir de faire vivre, alors c’est de la loi qu’effectivement viendrait la justice.
22 Mais l’Écriture a tout soumis au péché dans une commune captivité afin que, par la foi en Jésus Christ, la promesse fût accomplie pour les croyants.
23 Avant la venue de la foi, nous étions gardés en captivité sous la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. (8)
24 Ainsi donc, la loi a été notre surveillant, en attendant le Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi.
25 Mais, après la venue de la foi, nous ne sommes plus soumis à ce surveillant.
26 Car tous, vous êtes, par la foi, fils de Dieu, en Jésus Christ.
27 Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. (9)
28 Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ.
29 Et si vous appartenez au Christ, c’est donc que vous êtes la descendance d’Abraham ; selon la promesse, vous êtes héritiers.

* * *

Quelques questions et pistes de lecture :

(1) – Ga 3, 1 comme suite de 2, 16-21 ; v. 21 : « si, par la loi, on atteint la justice, c’est donc pour rien que Christ est mort. » Cf. Ps 143, 2 : « personne n’est juste devant Dieu ». Ce n’est pas la Loi en tant que telle qui est mise en cause, mais le fait qu’elle n’a pas pu empêcher de laisser crucifier un juste : personne n’est au niveau des exigences de la Loi : cf. Ro 7, 12-14 : « La loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon […] mais moi, je suis charnel, vendu au péché. » C’est cela que la croix fait éclater, ce qui a été « exposé sous les yeux » des Galates (3, 1) ; rendant vaine la confiance en une prétention d’être justifié par sa pratique. En lieu et place de cela, Paul reprend le Ps 143, v. 2 : personne n’étant juste devant Dieu, le Psalmiste compte sur la seule fidélité de Dieu. Appliqué au Christ crucifié, le Psaume le révèle comme celui qui a traversé la violence de la crucifixion dans cette seule confiance. Nous voilà donc sauvés, en lui, par sa seule confiance : sauvés par la foi du Christ, confiant en la foi/fidélité de Dieu.

(2) – Cf. en Actes 10, 44-48 & 11, 15-18, le don de l’Esprit au Romain judaïsant Corneille, non-circoncis. Prétendre ajouter à la plénitude du don gratuit de Dieu quelque chose par ses propres efforts, « par la chair », est jugé ici stupide : tout est donné dans le don de l’Esprit du Christ.

(3) – Abraham justifié par la foi…

(4) – … Pour le bénéfice de toutes les nations, par la même foi que celle d’Abraham.

(5) – Retour à l’impossibilité de la Loi de procurer la justice qu’elle requiert, à l’appui d’Habacuc 2, 4 : « celui qui est juste par la foi vivra. »

(6) – Ce n’est pas la Loi qui est malédiction ! mais le fait que tous manquent de l’accomplir parfaitement.

(7) – La descendance (au singulier) d’Abraham : d’abord Isaac, puis Jacob, etc. Fonction « sacerdotale » d’une descendance, d’une lignée unique, chargée, pour tous, de cette fonction ; fonction sacerdotale qui, pour Paul, trouve sa plénitude en Christ par qui le bénéfice de l’alliance s’étend aux nations.

(8) – La loi comme pédagogue, toujours provisoire et toujours valable comme tel, jusqu’à la venue du Règne de Dieu, déjà manifesté en Christ, déjà présent en espérance (déjà et pas encore).

(9) – Participants du Christ : le crucifié est le Ressuscité : « tous, vous êtes, par la foi, fils de Dieu, en Jésus Christ » (Ga 3, 26) – « proclamé fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts » (Ro 1, 4)

(10) – Où « Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ » : déjà au-delà des sombres réalités du temps, même si elles subsistent jusqu’à la révélation finale du Christ. Tension productrice d’un autre monde, d’autres relations humaines, dans la radicale liberté de la foi.



RP
Épître de Paul aux Galates

Église protestante unie de France / Poitiers
Étude biblique 2018-2019
Chaque 2e mardi du mois à 14 h 30
& chaque jeudi qui suit le 2e mardi à 20 h 30
5) 12 & 14 février — La liberté de la foi. Ch. 3