On connaît Paul essentiellement par ses écrits, ses lettres, et par le livre des Actes des Apôtres, qui en fait un personnage central de l’expansion de la foi qui deviendra ultérieurement le christianisme.
C’est au point qu’on fait de l’Apôtre un candidat sérieux, en concurrence avec Jésus, de la fondation du christianisme. Candidats anachroniques l’un comme l’autre, le christianisme comme religion leur étant bien ultérieur. C’est dire toutefois l’importance du personnage, et l’importance de sa pensée pour ce qui deviendra le christianisme.
Et de fait, il est là, à chacun des grands tournants de l’histoire du christianisme. Que l’on parle d’Augustin, de la Réforme du XVIe siècle, des Réveils ou du renouveau barthien du début du XXe siècle, voire du mouvement œcuménique ou même du dialogue judéo-chrétien.
Et comme tout personnage marquant, il en est question y compris en dehors de ses propres écrits — le livre des Actes donc, où l’on trouve le propos que j’ai mis en exergue de notre parcours de cette année, propos qui me semble significatif tant de la mission de l’Apôtre que de sa conception de la relation de son message avec le monde : « J’ai […] trouvé [à Athènes] un autel avec cette inscription : "À un dieu inconnu" » (Ac 17, 23).
Le livre des Actes dessine un parcours de la mission et des allers-retours de l’Apôtre depuis Jérusalem et Antioche dans le bassin méditerranéen, jusqu’à son arrestation et à sa venue à Rome. Un parcours assez précis puisqu’il permet un recoupage relativement précis avec les épîtres de l’Apôtre.
Une précision certaine, qui doit cependant nous laisser prudents quant à la possibilité d’en tirer le tracé d’une évolution théologique via la chronologie que l’on peut y fonder quant aux dates de rédaction des épîtres ; et a fortiori quant à privilégier tel ou tel pôle d’une telle évolution supposée… Autour de question comme : Paul conçoit-il mieux l’essence de son message dans la maturité ; ou au contraire : en enfouit-il l’essence dans un réalisme consécutif à la confrontation aux réalités du temps ? Voire : les dernières épîtres sont-elles encore de lui ?
Outre que le temps de sa mission de Paul est relativement bref et que le livre des Actes qui autorise le discernement de son parcours est doté de sa logique propre, sachant aussi que les destinataires des épîtres sont fort divers, il me semble prudent d’opter pour une compréhensions synchronique de la pensée de Paul : différent aspect qui ne s’annulent pas les uns les autres se déploient à l’occasion de telle ou telle situation à laquelle répondent les épîtres…
Se déploient surtout les conséquences que tire Paul d’un événement fondateur : sa rencontre du Ressuscité. Puisque c’est la ce qui fonde le tournant de sa vie, sa mission, et le développement de sa pensée autour de cet événement…
Cet événement, vision fondatrice, n’est pas relaté par Paul, mais par le Livre des Actes, un première fois comme récit, une deuxième fois en faisant parler l’Apôtre.
Difficulté de dire la complexité et la richesse d’une vision, les deux relations du même événement dans le même livre semblent contradictoires ! Cf. ch. 9 v. 7 : « Les hommes qui l’accompagnaient […] entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne » ; et ch. 22 v. 9 : « Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait ».
Actes 9, 3-9 :
3 Comme [Paul] était en chemin, et qu’il approchait de Damas [où il se rendait pour arrêter les croyants en Jésus], tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui.
4 Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
5 Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.
6 Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.
7 Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.
8 Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas.
9 Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.
Actes 22, 6-9 :
6 Comme j’étais en chemin, et que j’approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi.
7 Je tombai par terre, et j’entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
8 Je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes.
9 Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait.
Moment fondateur, retenu par le Livre des Actes, mais jamais mentionné comme tel dans les Épîtres de Paul. Juste une allusion probable à l’événement…
En 2 Corinthiens 12, 2-4 :
2 Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans — était-ce dans son corps ? je ne sais, était-ce hors de son corps ? je ne sais, Dieu le sait — cet homme-là fut enlevé jusqu'au troisième ciel.
3 Et je sais que cet homme — était-ce dans son corps? était-ce sans son corps? je ne sais, Dieu le sait —,
4 cet homme fut enlevé jusqu'au paradis et entendit des paroles inexprimables qu'il n'est pas permis à l'homme de redire.
De ce retournement, le tournant de sa foi au Crucifié-Ressuscité, naissent une série de conséquences, qui feront l’objet, non exhaustif, de notre parcours pour le reste de l’année :
— Le Crucifié-Ressuscité. Quelle sagesse ? — L’Alliance universelle. Vers les nations — Juifs et Grecs. La question de la loi — Le salut par la foi — Le « mystère » et la « plénitude » — L’Esprit et l’Église — Les derniers jours.
C’est au point qu’on fait de l’Apôtre un candidat sérieux, en concurrence avec Jésus, de la fondation du christianisme. Candidats anachroniques l’un comme l’autre, le christianisme comme religion leur étant bien ultérieur. C’est dire toutefois l’importance du personnage, et l’importance de sa pensée pour ce qui deviendra le christianisme.
Et de fait, il est là, à chacun des grands tournants de l’histoire du christianisme. Que l’on parle d’Augustin, de la Réforme du XVIe siècle, des Réveils ou du renouveau barthien du début du XXe siècle, voire du mouvement œcuménique ou même du dialogue judéo-chrétien.
Et comme tout personnage marquant, il en est question y compris en dehors de ses propres écrits — le livre des Actes donc, où l’on trouve le propos que j’ai mis en exergue de notre parcours de cette année, propos qui me semble significatif tant de la mission de l’Apôtre que de sa conception de la relation de son message avec le monde : « J’ai […] trouvé [à Athènes] un autel avec cette inscription : "À un dieu inconnu" » (Ac 17, 23).
Le livre des Actes dessine un parcours de la mission et des allers-retours de l’Apôtre depuis Jérusalem et Antioche dans le bassin méditerranéen, jusqu’à son arrestation et à sa venue à Rome. Un parcours assez précis puisqu’il permet un recoupage relativement précis avec les épîtres de l’Apôtre.
Une précision certaine, qui doit cependant nous laisser prudents quant à la possibilité d’en tirer le tracé d’une évolution théologique via la chronologie que l’on peut y fonder quant aux dates de rédaction des épîtres ; et a fortiori quant à privilégier tel ou tel pôle d’une telle évolution supposée… Autour de question comme : Paul conçoit-il mieux l’essence de son message dans la maturité ; ou au contraire : en enfouit-il l’essence dans un réalisme consécutif à la confrontation aux réalités du temps ? Voire : les dernières épîtres sont-elles encore de lui ?
Outre que le temps de sa mission de Paul est relativement bref et que le livre des Actes qui autorise le discernement de son parcours est doté de sa logique propre, sachant aussi que les destinataires des épîtres sont fort divers, il me semble prudent d’opter pour une compréhensions synchronique de la pensée de Paul : différent aspect qui ne s’annulent pas les uns les autres se déploient à l’occasion de telle ou telle situation à laquelle répondent les épîtres…
Se déploient surtout les conséquences que tire Paul d’un événement fondateur : sa rencontre du Ressuscité. Puisque c’est la ce qui fonde le tournant de sa vie, sa mission, et le développement de sa pensée autour de cet événement…
Cet événement, vision fondatrice, n’est pas relaté par Paul, mais par le Livre des Actes, un première fois comme récit, une deuxième fois en faisant parler l’Apôtre.
Difficulté de dire la complexité et la richesse d’une vision, les deux relations du même événement dans le même livre semblent contradictoires ! Cf. ch. 9 v. 7 : « Les hommes qui l’accompagnaient […] entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne » ; et ch. 22 v. 9 : « Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait ».
Actes 9, 3-9 :
3 Comme [Paul] était en chemin, et qu’il approchait de Damas [où il se rendait pour arrêter les croyants en Jésus], tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui.
4 Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
5 Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.
6 Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.
7 Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.
8 Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas.
9 Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.
Actes 22, 6-9 :
6 Comme j’étais en chemin, et que j’approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi.
7 Je tombai par terre, et j’entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
8 Je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes.
9 Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait.
Moment fondateur, retenu par le Livre des Actes, mais jamais mentionné comme tel dans les Épîtres de Paul. Juste une allusion probable à l’événement…
En 2 Corinthiens 12, 2-4 :
2 Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans — était-ce dans son corps ? je ne sais, était-ce hors de son corps ? je ne sais, Dieu le sait — cet homme-là fut enlevé jusqu'au troisième ciel.
3 Et je sais que cet homme — était-ce dans son corps? était-ce sans son corps? je ne sais, Dieu le sait —,
4 cet homme fut enlevé jusqu'au paradis et entendit des paroles inexprimables qu'il n'est pas permis à l'homme de redire.
De ce retournement, le tournant de sa foi au Crucifié-Ressuscité, naissent une série de conséquences, qui feront l’objet, non exhaustif, de notre parcours pour le reste de l’année :
— Le Crucifié-Ressuscité. Quelle sagesse ? — L’Alliance universelle. Vers les nations — Juifs et Grecs. La question de la loi — Le salut par la foi — Le « mystère » et la « plénitude » — L’Esprit et l’Église — Les derniers jours.
Paul (1) - Introduction. Rencontre fondatrice
R.P., KT Adultes
Antibes 23.09.2010
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