jeudi 1 juin 2023

Apocalypse / violences, fléaux, quelle espérance finale ?…




« Notre anxiété fait écho à celle du Voyant [de l'Apocalypse] dont nous sommes plus près que ne le furent nos devanciers, y compris ceux qui écrivirent sur lui, singulièrement l'auteur des Origines du christianisme [Renan], lequel eut l'imprudence d'affirmer : "Nous savons que la fin du monde n'est pas aussi proche que le croyaient les illuminés du premier siècle, et que cette fin ne sera pas une catastrophe subite. Elle aura lieu par le froid dans des milliers de siècles…" L'Évangéliste demi-lettré a vu plus loin que son savant commen­tateur, inféodé aux superstitions modernes. Point faut s'en étonner : à mesure que nous remontons vers la haute antiquité, nous rencontrons des inquiétudes semblables aux nôtres. La philosophie, à ses débuts, eut, mieux que le pressentiment, l'intuition exacte de l'achèvement, de l'expiration du devenir. »
(Emil Cioran, Écartèlement, Gallimard, 1979, p. 60-61)


Apocalypse 6
‭Je regardai, quand l’agneau ouvrit un des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre êtres vivants qui disait comme d’une voix de tonnerre : Viens.‭
‭Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc ; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre.‭
‭Quand il ouvrit le second sceau, j’entendis le second être vivant qui disait : Viens.‭
‭Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d’enlever la paix de la terre, afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres ; et une grande épée lui fut donnée.‭
‭Quand il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main.‭
‭Et j’entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l’huile et au vin.‭
‭Quand il ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième être vivant qui disait : Viens.‭
‭Je regardai, et voici, parut un cheval d’une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.‭
‭Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu.‭
‭Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ?‭
‭Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux.‭
‭Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau ; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang,‭
‭et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu’un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes.‭
‭Le ciel se retira comme un livre qu’on roule ; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places.‭
‭Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes.‭
‭Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’agneau ;‭
‭car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?

*

Dies Irae (en français : Jour de colère), célèbre poème apocalyptique écrit en langue latine (XIIe - XIIIe s.) sur le thème du Jugement Dernier — rattaché au texte liturgique de la messe de Requiem :


Jour de colère, ce jour-là
réduira le monde en poussière,
David l’atteste, et la Sibylle.
Quelle terreur nous saisira,
lorsque le juge apparaîtra
pour tout scruter avec rigueur !
L’étrange son de la trompette,
se répandant sur les tombeaux,
nous jettera au pied du trône.
La Mort, surprise, et la nature,
verront se lever tous les hommes,
pour comparaître face au Juge.
Le livre alors sera produit,
où tous nos actes seront inscrits ;
tout d’après lui sera jugé.
Lorsque le Juge siégera,
tous les secrets apparaîtront,
rien ne restera impuni.
Dans ma misère, alors, que dire ?
Quel protecteur vais-je implorer,
quand le juste est à peine sûr ?
Roi de majesté redoutable,
qui sauves les élus par grâce,
sauve-moi donc, source d’amour.
Rappelle-toi, Jésus très bon,
c’est pour moi que tu es venu,
ne me perds pas en ce jour-là.
À me chercher tu as peiné,
Par ta Passion tu m’as sauvé,

qu’un tel labeur ne soit pas vain !
Tu serais juste en condamnant,
mais accorde-moi ton pardon
avant que j’aie à rendre compte.
Vois, je gémis comme un coupable
et le péché rougit mon front ;
mon Dieu, pardonne à qui t’implore.
Tu as absout Marie de Magdala
et exaucé le malfaiteur sur sa croix ;
tu m’as aussi donné espoir.
Mes prières ne sont pas dignes,
mais toi, si bon, fais par pitié,
que j’évite le tourment.
Parmi tes brebis place-moi,
me gardant des boucs
et m’élevant à ta droite.
Si les méchants, couverts de honte,
sont voués au tourment,
appelle-moi en bénédiction.
En m’inclinant je te supplie,
le cœur broyé comme la cendre :
prends soin de mes derniers moments.
Jour de larmes que ce jour là,
où surgira de la poussière
le pécheur, pour être jugé !
Daigne, mon Dieu, lui pardonner.
Bon Jésus, notre Seigneur,
accorde-leur le repos.
Amen.





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Étude biblique / catéchisme adultes 2022-2023

Violence et guerres : la Bible, l’Histoire et nous



Église protestante unie de France / 2022-2023
(Poitiers, 5 rue des Écossais / Châtellerault, 1 rue Adrienne Duchemin)
Poitiers : à 14h 30 et à 18h 30 le 2e mardi du mois (sauf décembre et février et/ou indications autres)
Châtellerault : à 17h 00 le 4e mardi du mois (sauf indications autres)
Apocalypse / temps des nations, violences, fléaux (Apocalypse 6), quelle espérance finale ?…
Poitiers : 6 juin ; Châtellerault : 27 juin


mardi 2 mai 2023

Actes 27 / Vers l’Empire romain converti




Voir ICI les questions proposées par Patricia.


Pour introduction, lire Actes des Apôtres, ch. 27…


Actes 27… Au cœur d'une violente tempête, où est passé le capitaine ? C’est Paul, prisonnier, captif de l’armée romaine, qui prend les commandes !

Le livre des Actes des Apôtres parle d’un commencement de la mission, d'un envoi des Apôtres comme « témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1, 8).‭ Le livre se termine à Rome, où l’Apôtre Paul est conduit en bateau comme prisonnier. Un bateau pris dans une tempête (ch. 27), où l’Apôtre se retrouve en position de quasi-capitaine ! maîtrisant les flots déchaînés, nourrissant les passagers et l’équipage avant de les amener à terre sains et saufs. Étrange préfiguration d'un monde romain en perdition conduit par les témoins du Christ. On est quelques siècles avant la conversion de l’Empire romain au christianisme (313), Nouveau départ de l'extension vers les extrémités de la terre de ce qui deviendra la Chrétienté, via croisades, expansion et colonies… Une extension pour un indubitable adoucissement du monde — via des violences inouïes et des humiliations à l’opposé du message du Christ, qui ont accompagné cette extension. Cf. la légende du Grand Inquisiteur de Fiodor Dostoïevski in Les frères Karamazov

Actes 27, 9-12 : « […] il devenait désormais dangereux de naviguer, puisque le Jeûne [Yom Kippour — septembre : Paul est juif et Actes un texte juif] était déjà passé. Paul a voulu donner son avis : "Mes amis, leur a-t-il dit, j’estime que la navigation va entraîner des dommages et des pertes notables non seulement pour la cargaison et le bateau, mais aussi pour nos personnes." Le centurion néanmoins se fiait davantage au capitaine et au subrécargue [i.e. l’agent de l’affréteur du navire] qu’aux avertissements de Paul [et on peut le comprendre ! Paul, un prisonnier : de quoi se mêle-t-il ?!]. Comme le port, en outre, se prêtait mal à l’hivernage, la majorité a été d’avis de reprendre la mer ».

Et voilà que plus loin, dans le texte que nous avons entendu, c’est carrément le prisonnier qui prend les commandes. Annonce d’un monde nouveau et pas prise de pouvoir — Paul reste un prisonnier, qui annonce : « aucun d’entre vous n’y laissera la vie ; seul le bateau sera perdu » (ch. 27 v. 22). Condamnés ou sauvés tous ensemble, pour traverser la même tempête, dans le même bateau provisoire. Rassasiés par un même pain rompu, comme au jour de la Pâque, pour la traversée de la mer au jour de l’Exode, la traversée de la mort au jour de la croix : Paul « prit du pain, rendit grâce à Dieu en présence de tous, le rompit et se mit à manger. Tous alors, reprenant courage, s’alimentèrent à leur tour » (ch. 27 v. 35-36).

Tous dans le même bateau, Actes 27, 30-32 : « comme les marins, sous prétexte de s’embosser [s’attacher] sur les ancres de l’avant, cherchaient à s’enfuir du bateau et mettaient le canot à la mer [i.e. pour se sauver seuls !], Paul a dit au centurion et aux soldats : "Si ces hommes ne restent pas à bord, vous, vous ne pourrez pas être sauvés. Les soldats ont alors coupé les filins du canot et l’ont laissé partir." » Écho à nouveau dans l’Épître aux Hébreux (ch. 12 v. 14) : « sans la sanctification, nul ne verra le Seigneur » — la sanctification des uns vaut ici pour tous : sans elle, personne ne verra le Seigneur…

Plus loin, au livre des Actes, ch. 27 v. 41-44 : « tandis que la poupe se disloquait sous les coups de mer, les soldats ont eu alors l’idée de tuer les prisonniers, de peur qu’il ne s’en échappe à la nage. Mais le centurion, décidé à sauver Paul, les a empêchés d’exécuter leur projet ; il a ordonné à ceux qui savaient nager de sauter à l’eau les premiers et de gagner la terre. Les autres le feraient soit sur des planches soit sur des épaves du bateau. Et c’est ainsi que tous se sont retrouvés à terre, sains et saufs. » — Saufs ! Sauvés ! Tous…

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Violence et guerres : la Bible, l’Histoire et nous



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Châtellerault : à 17h 00 le 4e mardi du mois (sauf indications autres)
Actes / Mission -> vers l’Empire romain converti -> Chrétienté, croisades, expansion et colonies.
Poitiers : 9 mai ; Châtellerault : 23 mai


mardi 11 avril 2023

Luc 21 et parallèles / l’Empire romain ennemi – an 70




Pour introduction, lire Luc 21…

« Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche… En ces jours-là il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple » (Luc 21, 20 & 23).

Voilà qui renvoie à des perspectives bien sombres, celles qu’annonçait la prophétie de Sophonie, ch. 1, v. 15 : « Jour de colère que ce jour, jour de détresse et d’angoisse, jour de désastre et de désolation, jour de ténèbres et d’obscurité, jour de nuée et de sombres nuages ». La suite ICI…

Perspective tragique pour laquelle Jésus pleure (Luc 19, 41).

« Les hommes rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées.‭ Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire.‭ » (Luc 21, 26-27)

Quelques jours après, propos de Jésus : ‭« Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu.‭ » (Luc 22, 69). Propos qui servira de prétexte à sa condamnation : « Alors ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche » (Luc 22, 71). À suivre ICI…

*

Contre la violence guerrière et persécutrice, le prophète Zacharie appelait à percevoir l’intervention divine — « ni par la puissance ni par la force, mais par mon Esprit, dit le Seigneur des armées » (Za 4, 6). Voir ICI…

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« Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche »‭ (Luc 21, 28).





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Violence et guerres : la Bible, l’Histoire et nous



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Châtellerault : à 17h 00 le 4e mardi du mois (sauf indications autres)
Luc 21 et parallèles / l’Empire romain ennemi – an 70
Poitiers : 11 avril ; Châtellerault : 25 avril


samedi 1 avril 2023

Violence et guerres




Violence et guerres : la Bible, l'Histoire et nous… Nos études bibliques nous conduisent cette année à des moments bibliques de violence, ouvrant la question : est-ce une bonne chose que cette Création, celle de l’homme en particulier ? — l’homme dont Dieu s’est repenti de l’avoir créé (Gn 6, 6) ! Au plus aigu, cet atroce épisode relaté en Juges 19 — une femme dont on ne sait pas le nom violée à mort collectivement avant d’être démembrée. Ce récit ancien qui résonne tant avec notre actualité nous pose cruellement la question : cette Création valait-elle le coup ?

Aux origines, avant l’humain : « Que la lumière soit ! Et la lumière fut… Jour Un » (Gn 1, 3). Un débat a existé chez les maîtres du judaïsme pour savoir si le premier moment de la Création est au v. 2 de Genèse 1, ou au verset 3 : « Que la lumière soit ! »… le v. 2, le tohu-bohu, étant alors le substrat posé par Dieu, relevant donc déjà de sa Création, en vue de la Création.

Un substrat qui pourrait résonner, lui, pour un moderne, avec les 13, 8 milliards d’années depuis le Big bang et avec un univers observable qui compte quelques 2 000 milliards de galaxies de centaines de milliards d'étoiles. Notre seule galaxie, la Voie lactée, une seule de ces 2 000 milliards de galaxies, ayant une extension de l’ordre de 100 000 années-lumière, on perçoit les étoiles lointaines de notre seule galaxie comme elles étaient il y a 100 000 ans. Une parmi les centaines de milliards d’étoiles de cette galaxie parmi 2 000 milliards d’autres, le soleil est l’étoile autour de laquelle tourne la terre.

Voilà qui met les choses en perspective, et qui semble bien vertigineux ! On pourrait se dire que tout ça est le fait du hasard, que la vie terrestre est un mini-bouillon de culture hasardeux… débouchant sur une civilisation humaine.

Une tradition du judaïsme envisage qu’avant d’en venir à la Création que nous connaissons, Dieu aurait fait une série d’essais finalement non concluants. Parmi ces essais, certains modernes placent par exemple les dinosaures… On pourrait y voir aussi les 13, 8 milliards d’années de l’univers !… Avec « en amont » en quelque sorte, tous les possibles jamais advenus. La théologie médiévale affirmait que Dieu connaît de toute éternité tous les possibles, même ceux qui ne sont jamais advenus et ceux qui n’adviendront jamais… Et, donc, de toute éternité, il sait aussi l’horreur des violences rapportées par la Bible, l’actualité, ou l’Histoire…

Le vertige d’un univers immense et chaotique, l’absurde d’un monde trop souvent chargé de violences, causées par les hommes, ou par des hasards naturels, comme le tremblement de terre en Turquie et en Syrie vient de nous le rappeler, nous mettent décidément devant la lancinante question : cela valait-il le coup ?

Si Dieu connaît tous les possibles, quid de ce monde ? Que fait-il ? Où est-il ? Existe-t-il comme source du bien, finalement ? La mystique juive envisage l’idée qu’il s’est retiré pour que le monde soit. Avec tout le risque de l’infiltration du mal qui est dans ce retrait. Sa connaissance de tous les possibles aurait donc jugé que quelque chose de l’ordre de la beauté et de la lumière valait que ce risque soit pris… Retiré mais présent…

Où est-il alors ? On connaît la remarque d’Élie Wiesel à Auschwitz : il est avec cet adolescent pendu par les nazis… Écho au serviteur souffrant du livre d’Ésaïe et, pour les chrétiens, à sa présence dans le Crucifié ; et — peut-être est-ce le message silencieux de Juges 19 —, ce Dieu dont on ne saurait prononcer le Nom au-dessus de tout nom est dans la souffrance de la femme anonyme… Dieu rachetant en pleurant, en s’identifiant à elle, ce monde dont il a jugé que sa possibilité était préférable aux ténèbres du non-être. Ce monde de douleur appelé encore aujourd’hui à une vie par laquelle un seul instant de lumière est chargé de la possibilité d’un Oui quand même… « Choisis la vie » (Deut 30, 9).

RP

dimanche 12 mars 2023

Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel / Assyrie, Babylone, empires et exils




Au terme d'un parcours qui commence aux deux premiers livres de la section des Prophètes de Bible hébraïque, Josué et Juges, que l'on a considérés précédemment ; après l'instauration de la royauté, puis la division en deux royaumes — et après le déroulement de ce qui s'avère finalement un échec, les deux royaumes prennent fin par l'exil : sous le pouvoir assyrien en 722 av JC pour Samarie, capitale du royaume du Nord (Israël / Ephraïm), et, pour le Royaume du Sud, Juda, avec Jérusalem pour capitale, sous le pouvoir babylonien — selon la tradition juive le 9 du mois d'Av 586 av. JC.


Cf. le document préparatoire proposé par Patricia Verissimo Sacilotto — (clic sur l'image) :



Cf. aussi, proposition d'interprétation en regard de la relecture par le livre de Daniel (ch. 9) :

Soixante-dix années sabbatiques, années de repos de la terre surexploitée, n’ont pas été respectées. L’exil correspond au temps qu’il faut pour rendre à la terre son dû, le temps de repos qui lui a manqué. Soixante-dix ans. Soit, puisque les années sabbatiques intervenaient tous les sept ans, les années sabbatiques d’une période de 490 ans… La suite ICI.


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Violence et guerres : la Bible, l’Histoire et nous



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Poitiers : à 14h 30 et à 18h 30 le 2e mardi du mois (sauf décembre et février et/ou indications autres)
Châtellerault : à 17h 00 le 4e mardi du mois (sauf indications autres)
Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel / Assyrie, Babylone, empires et exils (cf. Daniel 9) Poitiers : 14 mars ; Châtellerault : 28 mars


dimanche 19 février 2023

Juges / de l'espérance au chaos - dépeçage et guerre civile




Au terme du livre des Juges, allant de l'espérance conçue lors de l'entrée en Terre promise au choas inouï sur lequel débouche cette espérance échouée, ce récit, au ch. 19, moment culminant du pire parmi le pire d'une société détructurée : un viol collectif jusqu'à la mort d'une victime anonyme, débouchant via son démembrement sur une guerre civile vengeresse, vengeance que ce ch. 19 nous donne à comprendre ! Quasi extermination de la tribu des coupables, moment sans issue du lite motive "en ce temps-là, il n'y avait pas de roi en Israël, chacun faisait ce qu'il voulait", ouvrant vers le pis-aller de l'instauration de la monarchie au livre suivant (1 Samuel).

Pour travail préparatoire, cf. parmi les textes d'introduction proposés par Patricia Verissimo Sacilotto (qui présente l'étude biblique de ce mois), le livre de Corinne Lanoir, Femmes fatales, filles rebelles : figures féminines dans le livre des Juges, Labor et Fides, 2005.


Voir aussi, texte suggéré par J.-P. Sanfourche :

Sébastien Doane, "Gang bang et démembrement. Quatre lectures de Juges 19", Science et Esprit, 66/2 (2014)


Voir aussi ICI :

Écho au serviteur souffrant du livre d’Ésaïe et, pour les chrétiens, à la présence du Dieu invisible dans le Crucifié ; — peut-être est-ce le message silencieux de Juges 19 — : ce Dieu dont on ne saurait prononcer le Nom au-dessus de tout nom est dans la souffrance de la femme anonyme… Dieu rachetant en pleurant, en s’identifiant à elle, ce monde dont il a jugé que sa possibilité était préférable aux ténèbres du non-être. (-> Suite)…


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Châtellerault : à 17h 00 le 4e mardi du mois (sauf indications autres)
Juges / de l'espérance au chaos (cf. ch. 19-20 - dépeçage et guerre civile). Vers la royauté : désordre quand même (cf. 2 Samuel 24 / 1 Chroniques 21 – David - le guerrier et la peste)


samedi 14 janvier 2023

"Josué / la conquête : épopée et relectures"




Pour travail préparatoire, Josué 1 et Deutéronome 7, 1-5

Cf., proposé par Patricia Verissimo Sacilotto (qui présente l'étude biblique de ce mois) :

Par rapport au thème de la guerre :

Thomas Römer, « La guerre dans la Bible hébraïque, entre histoire et fiction », in J. Baechler (ed.), Guerre et religion (L'Homme et la Guerre), Paris, Hermann, 2015, pp. 31-39.

Il y a aussi, par exemples, des livres comme :
La Bible et l'invention de l'histoire de Mario Liverani (Gallimard, coll. "Folio Histoire") - voir le chap. XIV "Rapatriés et étrangers. L'invention de la conquête" notamment les points 3 et 7 ou bien Le peuple élu et les autres. L'Ancien Testament entre exclusion et ouverture de Thomas Römer (Éditions du Moulin), entre autres.

Cf. aussi, proposé par J.P. Sanfourche :

Thomas Römer, « Discours bibliques sur la violence ».


Sur Deutéronome 7, 1-5, voir ICI :

Après la libération éclatante de l’Exode et après 40 ans d’errance au désert, va commencer une conquête fondatrice, où comme pour la douleur d'une naissance, celle d’un peuple va se faire dans la violence, qui alors fait suite à la violence de la sortie du pays de l’esclavage. Il n’est dans le temps aucun peuple marquant l’histoire qui ne soit né dans la douleur, la violence et le sang. Chose atroce, mais hélas, plutôt constante. Or, même cela, selon la relecture que fait le livre de Josué après le Deutéronome, n'échappe pas à Dieu… (-> Suite)…



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Châtellerault : à 17h 00 le 4e mardi du mois (sauf indications autres)
4) Josué / la conquête : épopée et relectures (cf. Josué 1 / Deut 7, 1-5) Poitiers : 10 janvier 2023 ; Châtellerault : 24 janvier 2023