Luc 9, 10-17
La multiplication des pains, un signe de Jésus repris par chaque évangile, répété une seconde fois dans Mathieu de Marc (on y reviendra la prochaine fois), fait naturellement écho à la prière quotidienne du judaïsme et aux « dix-huit bénédictions » :
Notre pain quotidien, donne-le nous aujourd’hui
Tu nourris les vivants par amour, tu ressuscites les morts par grande miséricorde, tu soutiens
ceux qui tombent, tu guéris les malades et délivres les captifs. Qui est comme toi, Maître des
puissances ?
(2ème bénédiction).
Bénis pour nous, Seigneur notre Dieu, cette année et toutes ses récoltes, pour le bien.
Rassasie-nous de ta bonté.
(9ème bénédiction).
Jésus se présente comme la manifestation du Dieu qui est prié dans ces bénédictions — dont il souligne les implications en termes de responsabilité humaine.
Ce qui renvoie à lui, homme, et signe de l’action de Dieu.
Signe du Royaume présent en Jésus alors que déjà le jour baisse (v. 12), comme l’approche du Royaume semble s’éloigner au temps du désert (v. 12) ; comme au lendemain de l’Exode, il s’agit de recevoir le don de Dieu pour le temps de la traversée — après de la mer, apaisée par Jésus peu avant (Luc 8, 22-25) —, traversée du désert dans lequel on se trouve à présent en charge d’une foule qui a faim, de l’autre côté du Jourdain, où se situe Bethsaïda, « maison de la pêche ». Cf. Nombre 11, 5 et le regret des poissons de l’Égypte…
Les disciples inclus dans la mission en vue du Royaume (Lc 9, 1-6) et dans la manifestation du don de Dieu pour son peuple, sont dès lors aussi interrogés par ce geste auquel ils participent, et qui ne peut pas ne pas être perçu en écho, lorsqu’il est relaté dans les évangiles, comme renvoyant au repas du Seigneur.
Avec la question déjà récurrente : quelle signification dans ce signe du Royaume dans un monde divisé, religieusement et socialement, jusqu’au sein de l’Église ?
Cf. 1 Co 11, 17-34 :
Nous voilà bien en chemin d’Exode en un temps de dépendance de Dieu pour le pain, un pain d’aujourd’hui auquel Dieu pourvoit, et qui est désormais, en signe, celui de demain (cf. / pain de demain)… Un lendemain auquel Dieu pourvoit aussi, dans le ministère de ses disciples, de l’Église, comme antan par le ministère de Moïse, pour les douze tribus, dans les cinq livres de la Torah (selon Augustin) — il pourvoit à partir du minimum propre à multiplier (deux poissons).
RP
Le pain dans la Bible.
Église réformée de Poitiers.
Étude biblique 2012-2013.
Chaque 2e mardi du mois à 14 h 30.
& chaque jeudi qui suit le 2e mardi à 20 h 30.
5)) 12 & 14 février 13 — Multiplication 1 – Luc 9, 10-17
(Dieu nourrit son peuple)
10 Les apôtres, étant de retour, racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Il les prit avec lui, et se retira à l’écart, du côté d’une ville appelée Bethsaïda.
11 Les foules, l’ayant su, le suivirent. Jésus les accueillit, et il leur parlait du royaume de Dieu ; il guérit aussi ceux qui avaient besoin d’être guéris.
12 Comme le jour commençait à baisser, les douze s’approchèrent, et lui dirent : Renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs, pour se loger et pour trouver des vivres ; car nous sommes ici dans un lieu désert.
13 Jésus leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent : Nous n’avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n’allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple.
14 Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangées de cinquante.
15 Ils firent ainsi, ils les firent tous asseoir.
16 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit. Puis, il les rompit, et les donna aux disciples, afin qu’ils les distribuassent à la foule.
17 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
*
La multiplication des pains, un signe de Jésus repris par chaque évangile, répété une seconde fois dans Mathieu de Marc (on y reviendra la prochaine fois), fait naturellement écho à la prière quotidienne du judaïsme et aux « dix-huit bénédictions » :
Notre pain quotidien, donne-le nous aujourd’hui
Tu nourris les vivants par amour, tu ressuscites les morts par grande miséricorde, tu soutiens
ceux qui tombent, tu guéris les malades et délivres les captifs. Qui est comme toi, Maître des
puissances ?
(2ème bénédiction).
Bénis pour nous, Seigneur notre Dieu, cette année et toutes ses récoltes, pour le bien.
Rassasie-nous de ta bonté.
(9ème bénédiction).
Jésus se présente comme la manifestation du Dieu qui est prié dans ces bénédictions — dont il souligne les implications en termes de responsabilité humaine.
Ce qui renvoie à lui, homme, et signe de l’action de Dieu.
*
Signe du Royaume présent en Jésus alors que déjà le jour baisse (v. 12), comme l’approche du Royaume semble s’éloigner au temps du désert (v. 12) ; comme au lendemain de l’Exode, il s’agit de recevoir le don de Dieu pour le temps de la traversée — après de la mer, apaisée par Jésus peu avant (Luc 8, 22-25) —, traversée du désert dans lequel on se trouve à présent en charge d’une foule qui a faim, de l’autre côté du Jourdain, où se situe Bethsaïda, « maison de la pêche ». Cf. Nombre 11, 5 et le regret des poissons de l’Égypte…
Les disciples inclus dans la mission en vue du Royaume (Lc 9, 1-6) et dans la manifestation du don de Dieu pour son peuple, sont dès lors aussi interrogés par ce geste auquel ils participent, et qui ne peut pas ne pas être perçu en écho, lorsqu’il est relaté dans les évangiles, comme renvoyant au repas du Seigneur.
Avec la question déjà récurrente : quelle signification dans ce signe du Royaume dans un monde divisé, religieusement et socialement, jusqu’au sein de l’Église ?
Cf. 1 Co 11, 17-34 :
17 […] vos réunions, loin de vous faire progresser, vous font du mal. 18 Tout d'abord, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, me dit-on, et je crois que c'est en partie vrai : 19 il faut même qu'il y ait des scissions parmi vous afin qu'on voie ceux d'entre vous qui résistent à cette épreuve. 20 Mais quand vous vous réunissez en commun, ce n'est pas le repas du Seigneur que vous prenez. 21 Car, au moment de manger, chacun se hâte de prendre son propre repas, en sorte que l'un a faim, tandis que l'autre est ivre. 22 N'avez-vous donc pas de maisons pour manger et pour boire ? Ou bien méprisez-vous l'Eglise de Dieu et voulez-vous faire affront à ceux qui n'ont rien ? Que vous dire ? Faut-il vous louer ? Non, sur ce point je ne vous loue pas.
23 En effet, voici ce que moi j'ai reçu du Seigneur, et ce que je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, 24 et après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous, faites cela en mémoire de moi. » 25 Il fit de même pour la coupe, après le repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; faites cela, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. » 26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. 27 C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur. 28 Que chacun s'éprouve soi-même avant de manger ce pain et de boire cette coupe ; 29 car celui qui mange et boit sans discerner le corps mange et boit sa propre condamnation. 30 Voilà pourquoi il y a parmi vous tant de malades et d'infirmes, et qu'un certain nombre sont morts. 31 Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés ; 32 mais le Seigneur nous juge pour nous corriger, pour que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. 33 Ainsi donc, mes frères, quand vous vous réunissez pour manger, attendez-vous les uns les autres. 34 Si l'on a faim, qu'on mange chez soi, afin que vous ne vous réunissiez pas pour votre condamnation. […]
Nous voilà bien en chemin d’Exode en un temps de dépendance de Dieu pour le pain, un pain d’aujourd’hui auquel Dieu pourvoit, et qui est désormais, en signe, celui de demain (cf. / pain de demain)… Un lendemain auquel Dieu pourvoit aussi, dans le ministère de ses disciples, de l’Église, comme antan par le ministère de Moïse, pour les douze tribus, dans les cinq livres de la Torah (selon Augustin) — il pourvoit à partir du minimum propre à multiplier (deux poissons).
RP
Le pain dans la Bible.
Église réformée de Poitiers.
Étude biblique 2012-2013.
Chaque 2e mardi du mois à 14 h 30.
& chaque jeudi qui suit le 2e mardi à 20 h 30.
5)) 12 & 14 février 13 — Multiplication 1 – Luc 9, 10-17
(Dieu nourrit son peuple)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire