Tout (re)commence là, autour d'un tombeau vide : Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre. [...]
Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit; venez voir l’endroit où il gisait. (Matt. 28)
Les informations sur Jésus et sur la communauté qu’il rassemble proviennent de ses disciples. Dans le milieu de ceux que Jésus appellera à être ses apôtres, certains consigneront leur témoignage par écrit. Jésus, par son message et ses actes, avait attiré à lui ceux qui l’ont vu comme un prophète, puis comme le Messie. Juifs, les disciples, qui voient en Jésus le Messie promis se tournent vers leurs Écritures (la Bible hébraïque, appelée par la suite « Ancien Testament » par les chrétiens) pour mieux comprendre ce qu’ils perçoivent comme accomplissement de ce qui avait été annoncé et rendre témoignage de ce qu'ils avaient vécu auprès de Jésus. Les souvenirs qu’ils gardent de ses paroles et de ses gestes, transmis à la postérité par ceux qui écriront les Évangiles, évoquent le passage de Jésus sur terre à la lumière de leur foi à son relèvement d'entre les morts le dimanche de Pâques. « Nous ne connaissons plus selon la chair », écrira Paul, qui lui, n’a pas connu Jésus « selon la chair ». Ceux qui l’ont connu présentent la vie terrestre de leur maître qui appelait Dieu son Père comme incarnation de celui qui est désormais pour eux d’abord le Ressuscité, le Fils de Dieu. Il serait donc vain de chercher à utiliser les données du Nouveau Testament pour en faire un compte rendu du déroulement des événements concernant Jésus à la façon d’une biographie.
Le christianisme, dont le nom désigne les croyances, convictions, courants de pensée, d’action, etc., se réclamant de la personne et/ou de l'enseignement de Jésus-Christ, trouve son fondement essentiel dans la conviction de sa résurrection d’entre les morts.
Matthieu 28, 1-10
1 Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre.
2 Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus.
3 Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige.
4 Dans la crainte qu’ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts.
5 Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : "Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié.
6 Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit; venez voir l’endroit où il gisait.
7 Puis, vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voilà, je vous l’ai dit."
8 Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : "Je vous salue." Elles s’approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui.
10 Alors Jésus leur dit : "Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront."
En Galilée, où, il a enseigné, c'est là qu'il s'agit de le retrouver, en ses paroles, pour ce commencement, toujours nouveau, de toutes choses, pour que s'y source cette communauté de Jésus qui naît à Jérusalem (Actes 1, 3).
La résurrection de la chair et nous
« Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule et deviens un homme de foi." Thomas lui répondit : "Mon Seigneur et mon Dieu." » (Jean 20, 27-28)
Comme ici à Thomas, Jésus s’est adressé à chacun des disciples. Des mots similaires (Luc 24, 39) : « Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi. Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. »
Étrange invite que Jésus adresse aux disciples… Scandale pour la raison que cette résurrection de la chair que Jésus signe ici dans son corps ressuscité : « un esprit n’a ni chair ni os ». Scandale pour la raison.
Et pourtant la doctrine de la résurrection, qui choque les philosophes grecs d’Athènes (Actes 17, 31 sq.), a des antécédents (cf. 1 Corinthiens 15), antécédents eux-mêmes philosophiques dans la réflexion du judaïsme et dans le monde persan.
Scandale pour la raison pourtant, jusqu'à nous. D’où la tentation de « spiritualiser » tout cela… C’est contre cela que Jésus invite Thomas à toucher ses plaies. Et il y invite aussi les douze et avec eux, par leur intermédiaire, nous tous : heureux ceux qui n’ont pas vu comme Thomas, et qui ont cru, pourtant. Car, quel est l’enjeu ? L’enjeu est rien moins que le sens — éternel ! — de notre vie.
Notre vie ne se réalise, ne se concrétise, que dans notre histoire, dans nos rencontres, dans la trivialité du quotidien, bref, dans la chair ! Et c’est cela qui est racheté, radicalement et éternellement racheté au dimanche de Pâques. Le rachat dont il est question n’est pas l’accès à un statut d’esprit évanescent. C’est bien tout ce qui constitue notre être, notre histoire, l’expérience de nos rencontres et donc de nos sens, de notre chair, qui est racheté. Notre histoire qui a fait de nous, qui fait de nous, qui fera de nous, ce que nous sommes, cette réalité de nos vies uniques devant Dieu. C’est l’extraordinaire nouvelle qui nous est donnée par le Ressuscité : lui aussi, Fils éternel de Dieu, advient à l’éternité qui est la sienne par le chemin de son histoire dans la chair : ses plaies elles-mêmes, qui ont marqué sa chair, sont constitutives de son être !
… Signe que tous nos instants, ceux de Thomas, des Apôtres, les nôtres, chacun de nos moments uniques dans l’éternité, est porteur de notre propre vocation à l’éternité !
Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit; venez voir l’endroit où il gisait. (Matt. 28)
Les informations sur Jésus et sur la communauté qu’il rassemble proviennent de ses disciples. Dans le milieu de ceux que Jésus appellera à être ses apôtres, certains consigneront leur témoignage par écrit. Jésus, par son message et ses actes, avait attiré à lui ceux qui l’ont vu comme un prophète, puis comme le Messie. Juifs, les disciples, qui voient en Jésus le Messie promis se tournent vers leurs Écritures (la Bible hébraïque, appelée par la suite « Ancien Testament » par les chrétiens) pour mieux comprendre ce qu’ils perçoivent comme accomplissement de ce qui avait été annoncé et rendre témoignage de ce qu'ils avaient vécu auprès de Jésus. Les souvenirs qu’ils gardent de ses paroles et de ses gestes, transmis à la postérité par ceux qui écriront les Évangiles, évoquent le passage de Jésus sur terre à la lumière de leur foi à son relèvement d'entre les morts le dimanche de Pâques. « Nous ne connaissons plus selon la chair », écrira Paul, qui lui, n’a pas connu Jésus « selon la chair ». Ceux qui l’ont connu présentent la vie terrestre de leur maître qui appelait Dieu son Père comme incarnation de celui qui est désormais pour eux d’abord le Ressuscité, le Fils de Dieu. Il serait donc vain de chercher à utiliser les données du Nouveau Testament pour en faire un compte rendu du déroulement des événements concernant Jésus à la façon d’une biographie.
Le christianisme, dont le nom désigne les croyances, convictions, courants de pensée, d’action, etc., se réclamant de la personne et/ou de l'enseignement de Jésus-Christ, trouve son fondement essentiel dans la conviction de sa résurrection d’entre les morts.
Matthieu 28, 1-10
1 Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre.
2 Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus.
3 Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige.
4 Dans la crainte qu’ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts.
5 Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : "Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié.
6 Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit; venez voir l’endroit où il gisait.
7 Puis, vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voilà, je vous l’ai dit."
8 Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : "Je vous salue." Elles s’approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui.
10 Alors Jésus leur dit : "Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront."
En Galilée, où, il a enseigné, c'est là qu'il s'agit de le retrouver, en ses paroles, pour ce commencement, toujours nouveau, de toutes choses, pour que s'y source cette communauté de Jésus qui naît à Jérusalem (Actes 1, 3).
La résurrection de la chair et nous
« Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule et deviens un homme de foi." Thomas lui répondit : "Mon Seigneur et mon Dieu." » (Jean 20, 27-28)
Comme ici à Thomas, Jésus s’est adressé à chacun des disciples. Des mots similaires (Luc 24, 39) : « Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi. Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. »
Étrange invite que Jésus adresse aux disciples… Scandale pour la raison que cette résurrection de la chair que Jésus signe ici dans son corps ressuscité : « un esprit n’a ni chair ni os ». Scandale pour la raison.
Et pourtant la doctrine de la résurrection, qui choque les philosophes grecs d’Athènes (Actes 17, 31 sq.), a des antécédents (cf. 1 Corinthiens 15), antécédents eux-mêmes philosophiques dans la réflexion du judaïsme et dans le monde persan.
Scandale pour la raison pourtant, jusqu'à nous. D’où la tentation de « spiritualiser » tout cela… C’est contre cela que Jésus invite Thomas à toucher ses plaies. Et il y invite aussi les douze et avec eux, par leur intermédiaire, nous tous : heureux ceux qui n’ont pas vu comme Thomas, et qui ont cru, pourtant. Car, quel est l’enjeu ? L’enjeu est rien moins que le sens — éternel ! — de notre vie.
Notre vie ne se réalise, ne se concrétise, que dans notre histoire, dans nos rencontres, dans la trivialité du quotidien, bref, dans la chair ! Et c’est cela qui est racheté, radicalement et éternellement racheté au dimanche de Pâques. Le rachat dont il est question n’est pas l’accès à un statut d’esprit évanescent. C’est bien tout ce qui constitue notre être, notre histoire, l’expérience de nos rencontres et donc de nos sens, de notre chair, qui est racheté. Notre histoire qui a fait de nous, qui fait de nous, qui fera de nous, ce que nous sommes, cette réalité de nos vies uniques devant Dieu. C’est l’extraordinaire nouvelle qui nous est donnée par le Ressuscité : lui aussi, Fils éternel de Dieu, advient à l’éternité qui est la sienne par le chemin de son histoire dans la chair : ses plaies elles-mêmes, qui ont marqué sa chair, sont constitutives de son être !
… Signe que tous nos instants, ceux de Thomas, des Apôtres, les nôtres, chacun de nos moments uniques dans l’éternité, est porteur de notre propre vocation à l’éternité !
RP
« Qui dites-vous que je suis ? »
Un parcours non-exhaustif de la perception de Jésus
Église protestante unie de France / Poitiers
Catéchisme pour adultes 2014-2015
Chaque 3e mardi du mois à 14 h 30
& chaque jeudi qui suit le 3e mardi à 20 h 30
1) 21 & 23 octobre 2014 - Le Ressuscité (PDF)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire