Genèse ch. 1, v. 26-28 :
26 Elohîms dit : "Nous ferons Adâm le Glébeux à notre réplique, selon notre ressemblance. Ils assujettiront le poisson de la mer, le volatile des ciels, la bête, toute la terre, tout reptile qui rampe sur la terre".
27 Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d'Elohîms, il le crée, mâle et femelle, il les crée.
28 Elohîms les bénit. Elohîms leur dit : "Fructifiez, multipliez, emplissez la terre […]"
Genèse ch. 2, v. 18 & v. 21-24 :
18 IHVH-Adonaï Elohîms dit : "Il n'est pas bien pour le glébeux d'être seul ! Je ferai pour lui une aide contre lui".
21 IHVH-Adonaï Elohîms fait tomber une torpeur sur le glébeux. Il sommeille. Il prend un/e de ses côtes [/côtés], et ferme la chair dessous.
22 IHVH-Adonaï Elohîms bâtit la côte [/le côté], qu'il avait pris/e du glébeux, en femme. Il la fait venir vers le glébeux.
23 Le glébeux dit : "Celle-ci, cette fois, c'est l'os de mes os, la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme Isha : oui, de l'homme Ish celle-ci est prise".
24 Sur quoi l'homme abandonne son père et sa mère : il colle à sa femme et ils sont une seule chair.
Genèse ch. 3 :
1 Le serpent était nu, plus que tout vivant du champ qu'avait fait IHVH-Adonaï Elohîms. Il dit à la femme : "Ainsi Elohîms l'a dit : 'Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin'..".
2 La femme dit au serpent : "Nous mangerons les fruits des arbres du jardin,
3 mais du fruit de l'arbre au milieu du jardin, Elohîms a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, afin de ne pas mourir'".
4 Le serpent dit à la femme : "Non, vous ne mourrez pas, vous ne mourrez pas,
5 car Elohîms sait que du jour où vous en mangerez vos yeux se dessilleront et vous serez comme Elohîms, connaissant le bien et le mal".
6 La femme voit que l'arbre est bien à manger, oui, appétissant pour les yeux, convoitable, l'arbre, pour rendre perspicace. Elle prend de son fruit et mange. Elle en donne aussi à son homme avec elle et il mange.
7 Les yeux des deux se dessillent, ils savent qu'ils sont nus. Ils cousent des feuilles de figuier et se font des ceintures.
8 Ils entendent la voix de IHVH-Adonaï Elohîms qui va dans le jardin au souffle du jour. Le glébeux et sa femme se cachent, face à IHVH-Adonaï Elohîms, au milieu de l'arbre du jardin.
9 IHVH-Adonaï Elohîms crie au glébeux, il lui dit : "Où es-tu ?
10 Il dit : "J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai frémi ; oui, moi-même je suis nu et je me suis caché".
11 Il dit : "Qui t'a rapporté que tu es nu ? L'arbre dont je t'avais ordonné de ne pas manger, en as-tu mangé ?
12 Le glébeux dit : "La femme qu'avec moi tu as donnée m'a donné de l'arbre, elle, et j'ai mangé".
13 IHVH-Adonaï Elohîms dit à la femme : "Qu'est-ce que tu as fait ? La femme dit : "Le serpent m'a abusée et j'ai mangé".
14 IHVH-Adonaï Elohîms dit au serpent : "Puisque tu as fait cela, tu es honni parmi toute bête, parmi tout vivant du champ. Tu iras sur ton abdomen et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
15 Je placerai l'inimitié entre toi et entre la femme, entre ta semence et entre sa semence. Lui, il te visera la tête et toi tu lui viseras le talon".
16 À la femme, il a dit : "Je multiplierai, je multiplierai ta peine et ta grossesse, dans la peine tu enfanteras des fils. À ton homme, ta passion : lui, il te gouvernera".
17 Au glébeux, il dit : "Oui, tu as entendu la voix de ta femme et mangé de l'arbre, dont je t'avais ordonné pour dire : 'Tu n'en mangeras pas'. Honnie est la glèbe à cause de toi. Dans la peine tu en mangeras tous les jours de ta vie.
18 Elle fera germer pour toi carthame et chardon : mange l'herbe du champ.
19 À la sueur de tes narines, tu mangeras du pain jusqu'à ton retour à la glèbe dont tu as été pris. Oui, tu es poussière, à la poussière tu retourneras".
20 Le glébeux crie le nom de sa femme : Hava-Vivante. Oui, elle est la mère de tout vivant.
21 IHVH-Adonaï Elohîms fait au glébeux et à sa femme des aubes de peau et les en vêt.
22 IHVH-Adonaï Elohîms dit : "Voici, le glébeux est comme l'un de nous pour connaître le bien et le mal. Maintenant, qu'il ne lance pas sa main, ne prenne aussi de l'arbre de vie, ne mange et vive en pérennité "!
23 IHVH-Adonaï Elohîms le renvoie du jardin d''Édèn, pour servir la glèbe dont il fut pris.
24 Il expulse le glébeux et fait demeurer au levant du jardin d''Édèn les Keroubîm et la flamme de l'épée tournoyante pour garder la route de l'arbre de vie.
Nous sommes en chemin. Un chemin où l'on quitte ce d’où l'on vient, pour aller à la rencontre — de ce qui est différent de nous, différent de ce d’où on vient : l’autre sexe, l’autre lieu, l’autre temps, celui qui est Autre (Dieu).
Cette rencontre suppose un envoi — on n’y va pas spontanément : on a tendance à rester. Cet envoi est une parole de loi : quitte et va. Une loi en « quitte et va », qui se décline sous différents angles (ou commandements négatifs : ne pas — « tu ne resteras pas », et positifs — « tu iras »). Chaque accomplissement est un pas, un moment de coopération de chacun et chacune, sur la route du projet, donné comme grâce, de Dieu créant le monde.
Adam et Ève comme deux moitiés d'un androgyne primitif. L'androgyne chez Platon
« Premièrement, il y avait trois catégories d'êtres humains et non pas deux comme maintenant, à savoir le mâle et la femelle. Mais il en existait encore une troisième qui participait des deux autres, dont le nom subsiste aujourd'hui, mais qui, elle, a disparu. En ce temps-là en effet il y avait l'androgyne, un genre distinct qui, pour le nom comme pour la forme, faisait la synthèse des deux autres, le mâle et la femelle. Aujourd'hui, cette catégorie n'existe plus [...].
Deuxièmement, la forme de chaque être humain était celle d'une boule, avec un dos et des flancs arrondis. Chacun avait quatre mains, un nombre de jambes égal à celui des mains, deux visages sur un cou rond avec, au-dessus de ces deux visages en tout point pareils et situés à l'opposé l'un de l'autre, une tête unique pourvue de quatre oreilles. En outre, chacun avait deux sexes et tout le reste à l'avenant [...].
Suite à leur prétention de concurrencer les dieux, « Zeus coupa les humains en deux, ou comme on coupe les oeufs avec un crin.
« Chacun d'entre nous est donc la moitié complémentaire d'un être humain, puisqu'il a été coupé, à la façon des soles, un seul être en produisant deux ; sans cesse donc chacun est en quête de sa moitié complémentaire. Aussi tous ceux des mâles qui sont une coupure de ce composé qui était alors appelé "androgyne" recherchent-ils l'amour des femmes et c'est de cette espèce que proviennent la plupart des maris qui trompent leur femme, et pareillement toutes les femmes qui recherchent l'amour des hommes et qui trompent leur mari. En revanche, toutes les femmes qui sont une coupure de femme ne prêtent pas la moindre attention aux hommes ; au contraire, c'est plutôt vers les femmes qu'elles sont tournées, et c'est de cette espèce que proviennent les lesbiennes. Tous ceux enfin qui sont une coupure de mâle recherchent aussi l'amour des mâles.
« Les mâles de cette espèce sont les seuls [...] qui, parvenus à maturité, s'engagent dans la politique. Lorsqu'ils sont devenus des hommes faits, ce sont de jeunes garçons qu'ils aiment et ils ne s'intéressent guère par nature au mariage et à la procréation d'enfants, mais la règle les y contraint ; ils trouveraient plutôt leur compte dans le fait de passer leur vie en célibataires, côte à côte, en renonçant au mariage. Ainsi donc, de manière générale, un homme de ce genre cherche à trouver un jeune garçon pour amant et il chérit son amant, parce que dans tous les cas il cherche à s'attacher à ce qui lui est apparenté. » (Platon, Le Banquet, 190b – 193e : discours d'Aristophane.)
"Batshéva était destinée à David depuis les six jours de la Genèse […]".
Si l’on est mis en présence de son âme sœur […], rien ne pourra alors s’opposer à l’élan qui nous portera vers elle, ni la loi, ni la morale, ni le regard des autres, ni même la parole de Dieu. […]
D’après [Joseph Gikatila (1248-1325)], David ne pouvait échapper à la force qui s’était emparée de lui car il avait reconnu Batshéva, sa jumelle, son épouse parfaite. Sitôt aperçue, son image était venue s’imbriquer exactement dans la forme laissée en creux par la partie manquante de lui-même. Ce que ressentit David ? À la fois une douleur, une tension et un élan, puisqu’il avait perçu dans le même temps son incomplétude intrinsèque et la promesse de la combler.
Tobie Nathan, Philtre d’amour, éd. Odile Jacob, 2013, p. 161-162 - commentant Joseph Gikatila (1248-1325), Le secret du mariage de David et Bethsabée, éd. de L’Éclat, 2003.
Ève et la figure du féminin
C.G. Jung — Anima et animus
C.G. Jung parle du « besoin de retrouver son unité par le moyen d’un amour intégral pour un autre » (C.G. Jung, Problèmes de l’âme moderne.).
Une unité qui se symbolise par l'unité perdue du masculin et du féminin en nous.
« L'anima est féminine ; elle est uniquement une formation de la psyché masculine et elle est une figure qui compense le conscient masculin.
Chez la femme, à l'inverse, l'élément de compensation revêt un caractère masculin, et c'est pourquoi je l'ai appelé l'animus. Si, déjà, décrire ce qu'il faut entendre par anima ne constitue pas précisément une tâche aisée, il est certain que les difficultés augmentent quand il s'agit de décrire la psychologie de l'animus.
Le fait qu'un homme attribue naïvement à son Moi les réactions de son anima, sans même être effleuré par l'idée qu'il est impossible pour quiconque de s'identifier valablement à un complexe autonome, ce fait qui est un malentendu se retrouve dans la psychologie féminine dans une mesure, si faire se peut, plus grande encore. »
« Pour décrire en bref ce qui fait la différence entre l'homme et la femme à ce point de vue, donc ce qui caractérise l'animus en face de l'anima, disons : alors que l'anima est la source d'humeurs et de caprices, l'animus, lui, est la source d'opinions ; et de même que les sautes d'humeur de l'homme procèdent d'arrière-plans obscurs, les opinions acerbes et magistrales de la femme reposent tout autant sur des préjugés inconscients et des a priori. » (C.G. Jung, Dialectique du moi et de l'inconscient, Idées / Gallimard, 1973 p 179 et 181.)
26 Elohîms dit : "Nous ferons Adâm le Glébeux à notre réplique, selon notre ressemblance. Ils assujettiront le poisson de la mer, le volatile des ciels, la bête, toute la terre, tout reptile qui rampe sur la terre".
27 Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d'Elohîms, il le crée, mâle et femelle, il les crée.
28 Elohîms les bénit. Elohîms leur dit : "Fructifiez, multipliez, emplissez la terre […]"
Genèse ch. 2, v. 18 & v. 21-24 :
18 IHVH-Adonaï Elohîms dit : "Il n'est pas bien pour le glébeux d'être seul ! Je ferai pour lui une aide contre lui".
21 IHVH-Adonaï Elohîms fait tomber une torpeur sur le glébeux. Il sommeille. Il prend un/e de ses côtes [/côtés], et ferme la chair dessous.
22 IHVH-Adonaï Elohîms bâtit la côte [/le côté], qu'il avait pris/e du glébeux, en femme. Il la fait venir vers le glébeux.
23 Le glébeux dit : "Celle-ci, cette fois, c'est l'os de mes os, la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme Isha : oui, de l'homme Ish celle-ci est prise".
24 Sur quoi l'homme abandonne son père et sa mère : il colle à sa femme et ils sont une seule chair.
Genèse ch. 3 :
1 Le serpent était nu, plus que tout vivant du champ qu'avait fait IHVH-Adonaï Elohîms. Il dit à la femme : "Ainsi Elohîms l'a dit : 'Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin'..".
2 La femme dit au serpent : "Nous mangerons les fruits des arbres du jardin,
3 mais du fruit de l'arbre au milieu du jardin, Elohîms a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, afin de ne pas mourir'".
4 Le serpent dit à la femme : "Non, vous ne mourrez pas, vous ne mourrez pas,
5 car Elohîms sait que du jour où vous en mangerez vos yeux se dessilleront et vous serez comme Elohîms, connaissant le bien et le mal".
6 La femme voit que l'arbre est bien à manger, oui, appétissant pour les yeux, convoitable, l'arbre, pour rendre perspicace. Elle prend de son fruit et mange. Elle en donne aussi à son homme avec elle et il mange.
7 Les yeux des deux se dessillent, ils savent qu'ils sont nus. Ils cousent des feuilles de figuier et se font des ceintures.
8 Ils entendent la voix de IHVH-Adonaï Elohîms qui va dans le jardin au souffle du jour. Le glébeux et sa femme se cachent, face à IHVH-Adonaï Elohîms, au milieu de l'arbre du jardin.
9 IHVH-Adonaï Elohîms crie au glébeux, il lui dit : "Où es-tu ?
10 Il dit : "J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai frémi ; oui, moi-même je suis nu et je me suis caché".
11 Il dit : "Qui t'a rapporté que tu es nu ? L'arbre dont je t'avais ordonné de ne pas manger, en as-tu mangé ?
12 Le glébeux dit : "La femme qu'avec moi tu as donnée m'a donné de l'arbre, elle, et j'ai mangé".
13 IHVH-Adonaï Elohîms dit à la femme : "Qu'est-ce que tu as fait ? La femme dit : "Le serpent m'a abusée et j'ai mangé".
14 IHVH-Adonaï Elohîms dit au serpent : "Puisque tu as fait cela, tu es honni parmi toute bête, parmi tout vivant du champ. Tu iras sur ton abdomen et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
15 Je placerai l'inimitié entre toi et entre la femme, entre ta semence et entre sa semence. Lui, il te visera la tête et toi tu lui viseras le talon".
16 À la femme, il a dit : "Je multiplierai, je multiplierai ta peine et ta grossesse, dans la peine tu enfanteras des fils. À ton homme, ta passion : lui, il te gouvernera".
17 Au glébeux, il dit : "Oui, tu as entendu la voix de ta femme et mangé de l'arbre, dont je t'avais ordonné pour dire : 'Tu n'en mangeras pas'. Honnie est la glèbe à cause de toi. Dans la peine tu en mangeras tous les jours de ta vie.
18 Elle fera germer pour toi carthame et chardon : mange l'herbe du champ.
19 À la sueur de tes narines, tu mangeras du pain jusqu'à ton retour à la glèbe dont tu as été pris. Oui, tu es poussière, à la poussière tu retourneras".
20 Le glébeux crie le nom de sa femme : Hava-Vivante. Oui, elle est la mère de tout vivant.
21 IHVH-Adonaï Elohîms fait au glébeux et à sa femme des aubes de peau et les en vêt.
22 IHVH-Adonaï Elohîms dit : "Voici, le glébeux est comme l'un de nous pour connaître le bien et le mal. Maintenant, qu'il ne lance pas sa main, ne prenne aussi de l'arbre de vie, ne mange et vive en pérennité "!
23 IHVH-Adonaï Elohîms le renvoie du jardin d''Édèn, pour servir la glèbe dont il fut pris.
24 Il expulse le glébeux et fait demeurer au levant du jardin d''Édèn les Keroubîm et la flamme de l'épée tournoyante pour garder la route de l'arbre de vie.
Nous sommes en chemin. Un chemin où l'on quitte ce d’où l'on vient, pour aller à la rencontre — de ce qui est différent de nous, différent de ce d’où on vient : l’autre sexe, l’autre lieu, l’autre temps, celui qui est Autre (Dieu).
Cette rencontre suppose un envoi — on n’y va pas spontanément : on a tendance à rester. Cet envoi est une parole de loi : quitte et va. Une loi en « quitte et va », qui se décline sous différents angles (ou commandements négatifs : ne pas — « tu ne resteras pas », et positifs — « tu iras »). Chaque accomplissement est un pas, un moment de coopération de chacun et chacune, sur la route du projet, donné comme grâce, de Dieu créant le monde.
*
Adam et Ève comme deux moitiés d'un androgyne primitif. L'androgyne chez Platon
« Premièrement, il y avait trois catégories d'êtres humains et non pas deux comme maintenant, à savoir le mâle et la femelle. Mais il en existait encore une troisième qui participait des deux autres, dont le nom subsiste aujourd'hui, mais qui, elle, a disparu. En ce temps-là en effet il y avait l'androgyne, un genre distinct qui, pour le nom comme pour la forme, faisait la synthèse des deux autres, le mâle et la femelle. Aujourd'hui, cette catégorie n'existe plus [...].
Deuxièmement, la forme de chaque être humain était celle d'une boule, avec un dos et des flancs arrondis. Chacun avait quatre mains, un nombre de jambes égal à celui des mains, deux visages sur un cou rond avec, au-dessus de ces deux visages en tout point pareils et situés à l'opposé l'un de l'autre, une tête unique pourvue de quatre oreilles. En outre, chacun avait deux sexes et tout le reste à l'avenant [...].
Suite à leur prétention de concurrencer les dieux, « Zeus coupa les humains en deux, ou comme on coupe les oeufs avec un crin.
« Chacun d'entre nous est donc la moitié complémentaire d'un être humain, puisqu'il a été coupé, à la façon des soles, un seul être en produisant deux ; sans cesse donc chacun est en quête de sa moitié complémentaire. Aussi tous ceux des mâles qui sont une coupure de ce composé qui était alors appelé "androgyne" recherchent-ils l'amour des femmes et c'est de cette espèce que proviennent la plupart des maris qui trompent leur femme, et pareillement toutes les femmes qui recherchent l'amour des hommes et qui trompent leur mari. En revanche, toutes les femmes qui sont une coupure de femme ne prêtent pas la moindre attention aux hommes ; au contraire, c'est plutôt vers les femmes qu'elles sont tournées, et c'est de cette espèce que proviennent les lesbiennes. Tous ceux enfin qui sont une coupure de mâle recherchent aussi l'amour des mâles.
« Les mâles de cette espèce sont les seuls [...] qui, parvenus à maturité, s'engagent dans la politique. Lorsqu'ils sont devenus des hommes faits, ce sont de jeunes garçons qu'ils aiment et ils ne s'intéressent guère par nature au mariage et à la procréation d'enfants, mais la règle les y contraint ; ils trouveraient plutôt leur compte dans le fait de passer leur vie en célibataires, côte à côte, en renonçant au mariage. Ainsi donc, de manière générale, un homme de ce genre cherche à trouver un jeune garçon pour amant et il chérit son amant, parce que dans tous les cas il cherche à s'attacher à ce qui lui est apparenté. » (Platon, Le Banquet, 190b – 193e : discours d'Aristophane.)
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"Batshéva était destinée à David depuis les six jours de la Genèse […]".
Si l’on est mis en présence de son âme sœur […], rien ne pourra alors s’opposer à l’élan qui nous portera vers elle, ni la loi, ni la morale, ni le regard des autres, ni même la parole de Dieu. […]
D’après [Joseph Gikatila (1248-1325)], David ne pouvait échapper à la force qui s’était emparée de lui car il avait reconnu Batshéva, sa jumelle, son épouse parfaite. Sitôt aperçue, son image était venue s’imbriquer exactement dans la forme laissée en creux par la partie manquante de lui-même. Ce que ressentit David ? À la fois une douleur, une tension et un élan, puisqu’il avait perçu dans le même temps son incomplétude intrinsèque et la promesse de la combler.
Tobie Nathan, Philtre d’amour, éd. Odile Jacob, 2013, p. 161-162 - commentant Joseph Gikatila (1248-1325), Le secret du mariage de David et Bethsabée, éd. de L’Éclat, 2003.
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Ève et la figure du féminin
C.G. Jung — Anima et animus
C.G. Jung parle du « besoin de retrouver son unité par le moyen d’un amour intégral pour un autre » (C.G. Jung, Problèmes de l’âme moderne.).
Une unité qui se symbolise par l'unité perdue du masculin et du féminin en nous.
« L'anima est féminine ; elle est uniquement une formation de la psyché masculine et elle est une figure qui compense le conscient masculin.
Chez la femme, à l'inverse, l'élément de compensation revêt un caractère masculin, et c'est pourquoi je l'ai appelé l'animus. Si, déjà, décrire ce qu'il faut entendre par anima ne constitue pas précisément une tâche aisée, il est certain que les difficultés augmentent quand il s'agit de décrire la psychologie de l'animus.
Le fait qu'un homme attribue naïvement à son Moi les réactions de son anima, sans même être effleuré par l'idée qu'il est impossible pour quiconque de s'identifier valablement à un complexe autonome, ce fait qui est un malentendu se retrouve dans la psychologie féminine dans une mesure, si faire se peut, plus grande encore. »
« Pour décrire en bref ce qui fait la différence entre l'homme et la femme à ce point de vue, donc ce qui caractérise l'animus en face de l'anima, disons : alors que l'anima est la source d'humeurs et de caprices, l'animus, lui, est la source d'opinions ; et de même que les sautes d'humeur de l'homme procèdent d'arrière-plans obscurs, les opinions acerbes et magistrales de la femme reposent tout autant sur des préjugés inconscients et des a priori. » (C.G. Jung, Dialectique du moi et de l'inconscient, Idées / Gallimard, 1973 p 179 et 181.)
RP
Du féminin et de quelques
figures féminines dans la Bible
Église protestante unie de France / Poitiers
Etude biblique 2014-2015
Chaque 2e mardi du mois à 14 h 30
& chaque jeudi qui suit le 2e mardi à 20 h 30
1) 14 & 16 octobre 2014 — Ève (PDF)
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