Extrait du rapport du synode Sud-Ouest 2011 de l'Eglise réformée de France...
L’un des événements-clés de l’histoire contemporaine ayant abouti, en 1973, au texte fondamental de la Concorde de Leuenberg sur lequel s’appuient largement les justifications théologiques et ecclésiologiques du
processus d’union entre nos deux Églises actuelles :
"Face à la montée du nazisme, en 1933 et la mise en place, par le régime hitlérien des « chrétiens allemands », une Église nationale qui lui est inféodée...
... plusieurs pasteurs et laïcs protestants s’organisent en une « Église confessante ». Des séminaires clandestins ont lieu pour contrer l’enseignement théologique officiel, et, le 29 mai 1934, le synode adopte ce qui sera appelé la «
confession de Barmen » pour servir de base doctrinale à l’Église confessante. Ses principales orientations se retrouveront en France en 1941 dans «
les thèses de Pomeyrol ». C’est donc dans ces circonstances sociopolitiques tragiques que l’unité entre luthériens et réformés s’est imposée comme un impératif, reléguant au second plan les désaccords théologiques jugés non comme dépassés, mais secondaires, eu égard à la mission de l’Église de proclamer l’Évangile dans le monde. Ainsi, l’un des principes majeurs énoncés dans la Confession de Barmen est de reconnaître « la souveraineté de son seul Seigneur, l’Église une, et l’unité fondamentale de sa foi… nonobstant ses origines luthériennes, réformées ou unies ». L’idée majeure énoncée ici, et qui nous concerne encore directement quelques quatre-vingts ans plus tard, consiste à affirmer qu’il peut légitimement y avoir une communion entre les Églises malgré une expression de la foi différente, médiatisée par des confessions de foi différentes, principalement la Confession d’Augsbourg pour les luthériens et la Confession de La Rochelle pour les réformés.
Après la Seconde Guerre mondiale, ce principe ne sera pas mis en cause, même si d’autres questions, notamment le lien entre communion ecclésiale et communion eucharistique continueront, jusqu’à nos jours, de susciter le débat. C’est sur cette base de la communion ecclésiale que la Communion de Leuenberg peut postuler la pleine reconnaissance des ministères entre nos Églises aujourd’hui avec, en corollaire, la nécessité pour elles de traduire ces avancées théologiques sur le plan institutionnel."
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