lundi 24 octobre 2022

Genèse 34 / Dina, ses frères et Sichem




Genèse 34 / Dina, ses frères et Sichem / Châtellerault : 25 octobre / Poitiers 8 novembre 2022


Genèse 34
1 Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortait pour retrouver les filles du pays. 2 Sichem, fils de Hamor le Hivvite, chef du pays, la vit, l’enleva, coucha avec elle et la viola. 3 Il s’attacha de tout son être à Dina, la fille de Jacob, il se prit d’amour pour la jeune fille et regagna sa confiance. 4 Sichem s’adressa à son père Hamor et lui dit : « Prends-moi cette enfant pour femme. » (TOB) — Voir la suite du ch. 34…


Manon Garcia, La conversation des sexes, philosophie du consentement, Climats Flammarion 2021, p. 74-75 : « Agir moralement implique ainsi deux devoirs différents : un devoir négatif de ne pas utiliser les autres comme des moyens et un devoir positif de les traiter comme des fins, c'est-à-dire de les reconnaître comme étant ce que Kant appelle des fins en soi [“Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais seulement comme un moyen." - Kant]. Dans le cadre d'une réflexion sur la sexualité, comme l'ont montré divers articles de philosophie féministe, ce devoir négatif peut être compris comme un devoir de ne pas traiter les autres seulement comme des objets servant à la satisfaction de notre désir ou de notre plaisir. […] l'aspect positif de la formule d'humanité demande non seulement d'agir en fonction de maximes que les autres peuvent partager, mais aussi selon des maximes dont le but est de poursuivre les fins des autres. La formule d'humanité requiert d'avoir pour les autres du respect et de l'amour. Il faut à la fois respecter leurs fins propres et les aimer pour les aider à poursuivre ces fins. Ce devoir positif est donc très exigeant [Suite…]

Vanessa Springora, Le Consentement, Grasset, 2020, p. 167 : « Une violence physique laisse un souvenir contre lequel se révolter. C’est atroce, mais solide. L'abus sexuel, au contraire, se présente de façon insidieuse et détournée, sans qu'on en ait clairement conscience. On ne parle d'ailleurs jamais d' "abus sexuel" entre adultes. D'abus de "faiblesse", oui, envers une personne âgée, par exemple, un personne dite vulnérable. La vulnérabilité, c'est précisément cet infime interstice par lequel des profils psychologiques tels que celui de G. peuvent s'immiscer. C'est l'élément qui rend la notion de consentement si tangente. Très souvent, dans les cas d'abus sexuels ou d'abus de faiblesse, on retrouve un même déni de la réalité : le refus de se considérer comme une victime. [Suite…]

Manon Garcia, op. cit, p. 106-107, citant Muriel Fabre-Magnan : « "Une vision bien éthérée de l'être humain, considéré comme omniscient et surtout transparent à lui-même, c'est-à-dire bien sûr sans inconscient" : le consentement, comme le principe d'autonomie de la volonté sur lequel il se fonde, implique un sujet rationnel, volontaire et non vulnérable, un sujet conscient à chaque instant de sa volonté et de ce qui la fonde. Or la psychanalyse, par exemple (mais plus largement les sciences sociales dans leur ensemble), met en doute la validité d'une telle représentation de la personne en agent libre, rationnel et volontaire. » [Suite…]

Cf. aussi…


Roland Poupin, Étude biblique / catéchisme adultes 2022-2023

Violence et guerres : la Bible, l’Histoire et nous



Église protestante unie de France / 2022-2023
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2 commentaires:

  1. Genèse 34 Commentaire de Calvin.

    « Dinah est ravie, car, ayant quitté la maison de son père, elle a erré plus librement qu’il n’était convenable. Elle aurait dû rester tranquillement à la maison, comme l'Apôtre l'enseigne et la nature elle-même le dicte; car aux filles la vertu convient, ce que le proverbe applique aux femmes, qu'elles soient (οἰκουροὶ,) ou gardiennes de la maison. C'est pourquoi les pères de famille apprennent à garder leurs filles sous une discipline stricte, s'ils veulent les préserver de tout déshonneur; car si une vaine curiosité était si lourdement punie dans la fille du saint Jacob, pas moins de danger ne pèse en ce jour sur les vierges faibles, si elles vont trop hardiment et avec empressement dans les assemblées publiques et excitent les passions de la jeunesse envers elles-mêmes. Car il ne fait pas de doute que Moïse rejette en partie le blâme de l'offense sur Dinah elle-même, quand il dit: «Elle est sortie pour voir les filles du pays»; alors qu’elle aurait dû rester sous les yeux de sa mère dans la tente. »
    C’est dire combien l’interprétation des Écritures est tributaire de la pensée et des conceptions d’une époque. Par contraste, on pourra lire l’excellent article de la théologienne féministe Janaine Elkouby, « Et Dina sortit… ». En voici le lien :
    https://www.cairn.info/revue-pardes-2007-2-page-53.htm

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  2. Cf. un développement de J.P. Sanfourche ici :
    https://docs.google.com/document/d/103kFpXszxGq8XFNkfC5xk3l8DXMYLNry8peE9SU1WMw/edit?usp=sharing

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