‘Crainte’ et ‘souvenir’…
Ecclésiaste 3, 14
Je sais que tout ce que Dieu fait est pour toujours :
il n'y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher,
et Dieu fait en sorte qu'on ait de la crainte devant sa face.
Ecclésiaste 3, 14
Je sais que tout ce que Dieu fait est pour toujours :
il n'y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher,
et Dieu fait en sorte qu'on ait de la crainte devant sa face.
Parler de ‘religieux’ est parler d’un rapport à l’ultime — pour l’Ecclésiaste rapport à Dieu en termes de ‘crainte’, ce qui évoque l’incontournable qui se découvre sous l’angle de la mémoire, dans le cadre du ‘souvenir’.
Ici la ‘crainte’ de Dieu apparaît comme relation libératrice.
Notre mémoire ment : par omission, par partialité, par accentuation et exagération, etc. Il n’est qu’à comparer les versions fournies par plusieurs témoins honnêtes du même événement !
Il apparaît alors qu’être sincère, c’est croire ses propres mensonges !
Or, sous l’angle de la subjectivité et du malheur du temps, allant jusqu’au constat de l’inconvénient d’être né, nos souvenirs charrient un amas de blessures.
Sous cet angle, quant à notre rapport à nous-mêmes, notre mémoire est redoutable : selon les tournures d’esprit, elle oscille entre charger autrui et touiller notre propre sentiment de culpabilité… Tout cela campée sur le mensonge de nos souvenirs !
Où la crainte de Dieu, seul détenteur de la vérité de la mémoire et donc de l’ouverture sur le souvenir vrai — qui demeure en lui, et donc, au fond, inaccessible —, devient ouverture sur une libération d’une portée considérable, confinant à l’infini…
C’est là une fonction, et des moindres, du ‘religieux’, au-delà de ses fonctions dévoyées, que l’Ecclésiaste résume en termes de sacrifice des insensés (Ecc 4, 17) et autres marchandages en termes de vœux non tenus (Ecc 5, 4) tant on n’est pas en mesure d’en saisir la portée au moment où l’on est tenté de les prononcer (à accomplir sans tarder donc, Ecc 5, 3). Autant de mensonges au pire, de rêves au mieux (Ecc 5, 2 & 6) — cf. Luther prononçant ses vœux monastiques dans la crainte de l’institution ecclésiale (Ecc 5, 5), en regard de la mémoire de la puissance ecclésiale, et les rompant en se rendant à la crainte de Dieu (Ecc 5, 1), Créateur de la nature…
L’Ecclésiaste 12, 1 : « Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse », souvenir libérateur, qui est au cœur du religieux. Cf. Exode 20, parole fondatrice de la religion biblique, qui vaut pour aujourd’hui : « je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai libéré de l’esclavage ».
Alors l’humain perçoit la source de sa plénitude : « crains Dieu et observe ses commandements, c’est là tout l’humain » (Ecc 12, 13).
Ecclésiaste 4 & 5
4, 17 Surveille tes pas quand tu vas à la Maison de Dieu,
approche-toi pour écouter plutôt que pour offrir le sacrifice des insensés ;
car ils ne savent pas qu'ils font le mal.
5, 1 Que ta bouche ne se précipite pas
et que ton cœur ne se hâte pas
de proférer une parole devant Dieu.
Car Dieu est dans le ciel, et toi sur la terre.
Donc, que tes paroles soient peu nombreuses !
2 Car de l'abondance des occupations vient le rêve
et de l'abondance des paroles, les propos ineptes.
3 Si tu fais un vœu à Dieu,
ne tarde pas à l'accomplir.
Car il n'y a pas de faveur pour les insensés ;
le vœu que tu as fait, accomplis-le.
4 Mieux vaut pour toi ne pas faire de vœu
que faire un vœu et ne pas l'accomplir.
5 Ne laisse pas ta bouche te rendre coupable tout entier,
et ne va pas dire au messager de Dieu : « C'est une méprise. »
Pourquoi Dieu devrait-il s'irriter de tes propos
et ruiner l'œuvre de tes mains ?
6 Quand il y a abondance de rêves, de vanités,
et beaucoup de paroles, alors, crains Dieu.
Ecclésiaste 12
1 Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse,
avant que viennent les jours du malheur
et qu'arrivent les années dont tu diras : « Je n'y trouve aucun plaisir » ;
2 avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière,
la lune et les étoiles,
et que les nuages reviennent après la pluie.
3 Ce jour-là les gardiens de la maison tremblent,
les hommes vaillants se courbent ;
les meunières, trop peu nombreuses, cessent de moudre,
celles qui regardent par les fenêtres sont dans l'obscurité,
4 les deux battants de la porte se ferment sur la rue
tandis que baisse le bruit de la meule ;
on se lève au chant de l'oiseau,
toutes les chanteuses s'affaiblissent ;
5 on a peur de ce qui est élevé,
il y a des terreurs en chemin, l'amandier fleurit,
le criquet devient pesant, la câpre n'a plus d'effet,
car l'être humain s'en va vers ce qui sera pour toujours sa demeure,
et le cortège de lamentations passe dans la rue ;
6 avant que le cordon d'argent se détache,
que le réservoir d'or se casse,
que la jarre se brise à la fontaine,
que la poulie se casse et tombe dans la citerne ;
7 avant que la poussière retourne à la terre, selon ce qu'elle était,
et que le souffle retourne à Dieu qui l'a donné.
13 Fin du discours : Tout a été entendu.
Crains Dieu et observe ses commandements.
C'est là tout l'humain.
Cf. aussi 7, 18 ; 8, 12…
Ici la ‘crainte’ de Dieu apparaît comme relation libératrice.
Notre mémoire ment : par omission, par partialité, par accentuation et exagération, etc. Il n’est qu’à comparer les versions fournies par plusieurs témoins honnêtes du même événement !
Il apparaît alors qu’être sincère, c’est croire ses propres mensonges !
Or, sous l’angle de la subjectivité et du malheur du temps, allant jusqu’au constat de l’inconvénient d’être né, nos souvenirs charrient un amas de blessures.
Sous cet angle, quant à notre rapport à nous-mêmes, notre mémoire est redoutable : selon les tournures d’esprit, elle oscille entre charger autrui et touiller notre propre sentiment de culpabilité… Tout cela campée sur le mensonge de nos souvenirs !
Où la crainte de Dieu, seul détenteur de la vérité de la mémoire et donc de l’ouverture sur le souvenir vrai — qui demeure en lui, et donc, au fond, inaccessible —, devient ouverture sur une libération d’une portée considérable, confinant à l’infini…
C’est là une fonction, et des moindres, du ‘religieux’, au-delà de ses fonctions dévoyées, que l’Ecclésiaste résume en termes de sacrifice des insensés (Ecc 4, 17) et autres marchandages en termes de vœux non tenus (Ecc 5, 4) tant on n’est pas en mesure d’en saisir la portée au moment où l’on est tenté de les prononcer (à accomplir sans tarder donc, Ecc 5, 3). Autant de mensonges au pire, de rêves au mieux (Ecc 5, 2 & 6) — cf. Luther prononçant ses vœux monastiques dans la crainte de l’institution ecclésiale (Ecc 5, 5), en regard de la mémoire de la puissance ecclésiale, et les rompant en se rendant à la crainte de Dieu (Ecc 5, 1), Créateur de la nature…
L’Ecclésiaste 12, 1 : « Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse », souvenir libérateur, qui est au cœur du religieux. Cf. Exode 20, parole fondatrice de la religion biblique, qui vaut pour aujourd’hui : « je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai libéré de l’esclavage ».
Alors l’humain perçoit la source de sa plénitude : « crains Dieu et observe ses commandements, c’est là tout l’humain » (Ecc 12, 13).
Ecclésiaste 4 & 5
4, 17 Surveille tes pas quand tu vas à la Maison de Dieu,
approche-toi pour écouter plutôt que pour offrir le sacrifice des insensés ;
car ils ne savent pas qu'ils font le mal.
5, 1 Que ta bouche ne se précipite pas
et que ton cœur ne se hâte pas
de proférer une parole devant Dieu.
Car Dieu est dans le ciel, et toi sur la terre.
Donc, que tes paroles soient peu nombreuses !
2 Car de l'abondance des occupations vient le rêve
et de l'abondance des paroles, les propos ineptes.
3 Si tu fais un vœu à Dieu,
ne tarde pas à l'accomplir.
Car il n'y a pas de faveur pour les insensés ;
le vœu que tu as fait, accomplis-le.
4 Mieux vaut pour toi ne pas faire de vœu
que faire un vœu et ne pas l'accomplir.
5 Ne laisse pas ta bouche te rendre coupable tout entier,
et ne va pas dire au messager de Dieu : « C'est une méprise. »
Pourquoi Dieu devrait-il s'irriter de tes propos
et ruiner l'œuvre de tes mains ?
6 Quand il y a abondance de rêves, de vanités,
et beaucoup de paroles, alors, crains Dieu.
Ecclésiaste 12
1 Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse,
avant que viennent les jours du malheur
et qu'arrivent les années dont tu diras : « Je n'y trouve aucun plaisir » ;
2 avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière,
la lune et les étoiles,
et que les nuages reviennent après la pluie.
3 Ce jour-là les gardiens de la maison tremblent,
les hommes vaillants se courbent ;
les meunières, trop peu nombreuses, cessent de moudre,
celles qui regardent par les fenêtres sont dans l'obscurité,
4 les deux battants de la porte se ferment sur la rue
tandis que baisse le bruit de la meule ;
on se lève au chant de l'oiseau,
toutes les chanteuses s'affaiblissent ;
5 on a peur de ce qui est élevé,
il y a des terreurs en chemin, l'amandier fleurit,
le criquet devient pesant, la câpre n'a plus d'effet,
car l'être humain s'en va vers ce qui sera pour toujours sa demeure,
et le cortège de lamentations passe dans la rue ;
6 avant que le cordon d'argent se détache,
que le réservoir d'or se casse,
que la jarre se brise à la fontaine,
que la poulie se casse et tombe dans la citerne ;
7 avant que la poussière retourne à la terre, selon ce qu'elle était,
et que le souffle retourne à Dieu qui l'a donné.
13 Fin du discours : Tout a été entendu.
Crains Dieu et observe ses commandements.
C'est là tout l'humain.
Cf. aussi 7, 18 ; 8, 12…
Voir aussi... Épaisseur de la mémoire — Blade Runner et Rachel
Épaisseur de la mémoire (2) : '2010'
Épaisseur de la mémoire (3) : 'L'Effet papillon'
Épaisseur de la mémoire (2) : '2010'
Épaisseur de la mémoire (3) : 'L'Effet papillon'
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