mercredi 29 avril 2020

"Qui vient à moi n’aura jamais faim"


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Jean 6, 35-40
35 Jésus leur dit : « C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif.
36 Mais je vous l’ai dit : vous avez vu et pourtant vous ne croyez pas.
37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et celui qui vient à moi, je ne le rejetterai pas,
38 car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
39 Or la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour.
40 Telle est en effet la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

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« Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi jamais n’aura soif. » Récapitulons : avant ces mots inouïs, on a vu Jésus se retirer du peuple, qui entendait le gratifier d'un titre royal, pour, qui sait ?, en être nourri encore et encore ; on a vu Jésus se retirer et partir seul dans la montagne ; puis s'en venir par la suite de ce côté du lac… à pied pour sa part, doublant sur le lac la barque des disciples. Et Jésus d'inviter ses auditeurs à travailler pour une autre nourriture, celle qui subsiste pour la vie éternelle (v. 27). Un travail, une « œuvre de Dieu » qui consiste, un vrai repos… à « croire à celui qu'il a envoyé » (v. 29) — lui, Jésus.

Et là, réaction étrange à cet appel à la foi adressé à cette foule qui vient d'assister à la multiplication des pains —, pour appuyer la foi qu'on lui demande, la foule a demandé un signe afin de croire ! Mais enfin, peut-on penser, ce signe elle vient de le voir, de le toucher, de le goûter ! Les pains multipliés la veille !

La suite du texte nous fait alors comprendre ce qu'on entend par ce signe : sa perpétuation, chaque matin, comme la manne : « nos pères ont mangé la manne dans le désert » (v. 31). Rien de nouveau sous le soleil : on persiste à regretter les marmites égyptiennes, se manifesteraient-elles sous l'espèce d'un miracle. On nourrit dans le signe l'espérance d'une sécurité matérielle définitive.

C’est à cela que répond Jésus, comme dans un soupir : « vous avez vu et pourtant vous ne croyez pas » (v. 36) : « Moi, je suis le pain de vie » (v. 35)…

Au-delà de nos recherches légitimes, mais à vue limitée, de manne, de pain quotidien, ou quand nous sommes dans le manque de ce qui fut peut-être une abondance passée, de mets, de présence, de bonheur perdu — le Christ, nous guidant à travers nos peines et nos périls, nous conduit à la reconnaissance de notre faim fondamentale, en laquelle se sourcent toutes nos autres faims ; et nous conduit à la reconnaissance de celui-là seul qui comble cette faim par une nourriture qui subsiste en éternité, donnée en abondance par celui qui est « descendu du ciel pour faire la volonté de celui qui l’a envoyé » (v. 38). Or cette volonté, nous dit-il, « c’est que je ne perde aucun, aucune de ceux qu’il m’a donnés » (v. 39), cette volonté c’est « que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » Le signe de la multiplication des pains se révèle alors être un appel à la confiance : celles et ceux « que le Père me donne viendront à moi, et je ne rejetterai personne qui vient à moi » (v. 37).


RP, 29.04.2020
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