vendredi 10 avril 2020

Vendredi saint, temps d’enfantement



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Jean 19, 23-37
23 Lorsque les soldats eurent achevé de crucifier Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique : elle était sans couture, tissée d’une seule pièce depuis le haut.
24 Les soldats se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons plutôt au sort à qui elle ira », en sorte que soit accomplie l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, et ma tunique, ils l’ont tirée au sort. Voilà donc ce que firent les soldats.
25 Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala.
26 Voyant ainsi sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
27 Il dit ensuite au disciple : « Voici ta mère. » Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
28 Après quoi, sachant que dès lors tout était achevé, pour que l’Écriture soit accomplie jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif » ;
29 il y avait là une cruche remplie de vinaigre, on fixa une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche.
30 Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit.
31 Cependant, comme c’était le jour de la Préparation, les autorités judéennes, de crainte que les corps ne restent en croix durant le sabbat – ce sabbat était un jour particulièrement solennel –, demandèrent à Pilate de leur faire briser les jambes et de les faire enlever.
32 Les soldats vinrent donc, ils brisèrent les jambes du premier, puis du second de ceux qui avaient été crucifiés avec lui.
33 Arrivés à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes.
34 Mais un des soldats, d’un coup de lance, le frappa au côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.
35 Celui qui a vu a rendu témoignage, et son témoignage est conforme à la vérité, et d’ailleurs celui-là sait qu’il dit ce qui est vrai afin que vous aussi vous croyiez.
36 En effet, tout cela est arrivé pour que s’accomplisse l’Écriture : Pas un de ses os ne sera brisé ;
37 il y a aussi un autre passage de l’Écriture qui dit : Ils verront celui qu’ils ont transpercé.

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Vendredi saint, temps d’enfantement — selon ce que Jésus annonçait lui-même : le grain, en mourant, porte son fruit. Aujourd’hui, mourant dans la soif de Dieu, le Fils de Dieu voit éclore les Écritures, s’ouvrant sur un autre sens de tant de versets cités ici, dans les Psaumes, et de tant d’autres textes non cités, en train d’éclore.

Temps de naissance d’un monde éternel dans l’élévation du Fils à la croix, à la gloire, donné ici dans la parole adressée au disciple bien-aimé et à la mère du Fils de Dieu : voici ton fils, voici ta mère (v. 26 et 27).

On est passé dans un outre temps de ce monde en agonie jusqu’à la fin du temps. Déjà germe le monde éternel de la résurrection, fruit de l’ensemencement donné de Dieu dans le sein de la femme aujourd’hui au pied de la croix. Enfantant la Parole devenue chair, c’est le monde à venir qui germait d’elle. Aujourd’hui la germination de cette semence est annoncée au disciple bien-aimé, comme un premier fruit, qui découvre la provenance éternelle de sa vie dans le temps, conçue à l’image de celui qui meurt pour qu’un monde éternel advienne à ce temps.

Dès lors, « tout est achevé », dit Jésus (v. 30), faisant encore éclore une dernière fois avant sa mort, le fruit d’éternité que souffle l’Esprit éternel, expiré par celui qui, inclinant la tête, remet son esprit, pour entrer dans son Shabbath, comme pour la Genèse de l’achèvement de la création nouvelle.


RP, 10.04.2020
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